Industrie pharmaceutique : 2017 sera-t-elle une année record en fusions et acquisitions ?

La pression sur les prix, la difficulté pour les big pharmas de créer de la croissance, et la promesse d’une politique fiscale favorable impulsée par le nouveau président des Etats-Unis devraient booster les fusions acquisitions dans le secteur pharmaceutique.

L’échec du rachat d’Allergan par Pfizer n’a encore pas sonné le glas de la fièvre des fusions et acquisitions dans le secteur pharmaceutique. Leur montant total pourrait dépasser largement les 200 milliards de dollars cette année, selon un rapport d’EY publié lundi 9 janvier. 2017 pourrait ainsi être une année record, et dépasser le montant total des transactions enregistrées en 2014. Les fusions et acquisitions tournaient autour de 215 milliards de dollars cette année-là.

Pour rappel, 2015 n’a pas été l’année phare attendue, en raison de l’échec du rachat d’Allergan par Pfizer. 2016 n’a pas non plus était la plus riche en transactions, à cause d’une période de doutes vécue par le secteur pendant les élections américaines et d’acquisitions de petite taille privilégiées.

EY M and A rapport 2017

A la recherche de nouveaux relais de croissance

Pourquoi 2017 serait-elle l’année de tous les records ? Parce que les gros du secteur cherchent des relais de croissance. Des domaines thérapeutiques comme le diabète sont mis sous pression par les organismes payeurs outre-Atlantique depuis 2016, ce qui les pousse à accorder des rabais, y compris pour les nouveaux traitements. Sans compter la compétition féroce en oncologie, les prises de risques dans certains champs thérapeutiques qui ne paient, comme la maladie d’Alzheimer, qui a conduit Eli Lilly, à se restructurer. Ou encore, l’arrivée de nouveaux biosimilaires, est également amenée à faire baisser le prix de traitements onéreux en 2017.

« Les grands acteurs de l’industrie pharmaceutique doivent se concentrer sur l’innovation et le lancement de nouveaux produits », expliquait à La Tribune Elsy Boglioli, directrice associée au Boston Consulting Group.

Car aujourd’hui, les cours de Bourse chutent, les dettes augmentent. Résultat : la « puissance de feu » de l’industrie pharmaceutique diminue, explique EY. En particulier pour les grands laboratoires pharmaceutiques, dont la croissance est amenée à stagner, voire à baisser d’ici à 2020. Le potentiel de croissance des biotechs reste, quant à lui, intact, comme le montre EY dans ce graphique.

biotech croissance

L’élection de Trump, l’étincelle pour des fusions et acquisitions records ?

Le cabinet de conseil estime qu’avec des acquisitions, les big pharmas « pourraient ajouter 30 milliards de dollars à leurs revenus d’ici à 2020 pour combler leur croissance morose ».

Et avec l’élection de Donald Trump, l’industrie pharmaceutique, cette projection pourrait se réaliser. Ce dernier a entrouvert l’horizon d’une régulation, fiscale notamment, favorable aux fusions et acquisitions, évoque le rapport du cabinet de conseil. Avec notamment la promesse d’impôts allégés aux Etats-Unis, qui pourrait pousser les industries pharmaceutiques à rapatrier leurs liquidités aux Etats-Unis et y multiplier les transactions.

Pharmacie : des laboratoires dans la seringue

Très loin des polémiques françaises sur la grippe, les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux s’étaient réunis, lundi 9 janvier, comme tous les ans dans un hôtel de San Francisco pour discuter durant quatre jours de stratégie et de finances dans le cadre de la conférence JPMorgan sur la santé.

Le plus gros événement de ce genre dans le secteur. Optimistes, les industriels avaient vu leurs cours de Bourse s’envoler dans la foulée de l’élection du Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, réputé plus amical envers eux que Hillary Clinton, en croisade contre le prix élevé des médicaments.

Et puis, catastrophe. En pleine conférence de presse mercredi, M. Trump s’emporte. L’industrie pharmaceutique est un désastre, il faut faire revenir les usines et renégocier les prix pour économiser « des milliards de dollars », assène-t-il. Les cours de Bourse s’effondrent…

 

Les industriels des vaccins renouent avec l’innovation

 L’accès à des technologies innovantes ouvre de nouvelles perspectives.
Ces nouveaux vaccins pourraient réduire le recours aux antibiotiques.

En fin d’année dernière, GSK déposait un dossier d’enregistrement en Europe pour un nouveau vaccin contre le zona, une maladie de personnes âgées, sur la base de résultats d’efficacité impressionnants : 97 % chez les plus de 50 ans et 91 % chez les plus de 70 ans. Des chiffres qui dépassent largement ceux des produits existants, surtout pour les plus de 70 ans. Le secret ? Un adjuvant spécifique qui stimule le système immunitaire affaibli des personnes âgées. Du fait de son potentiel considérable avec le vieillissement de la population, il pourrait générer 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2022, selon les analystes.

Et peut-être pourra-t-il un jour rivaliser par ses ventes avec celles du Prevenar de Pfizer. La dernière génération de ce vaccin contre les infections à pneumocoque est un énorme blockbuster. Il a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de plus de 6 milliards de dollars ! Là aussi, la raison du succès réside dans la capacité qu’a eue Pfizer de combiner les antigènes (des composants de la capsule du pneumocoque) de 13 souches différentes, obtenus chacun séparément puis assemblés dans un seul produit.

Dominée par quatre grands acteurs (Pfizer, GSK, Sanofi et Merck), l’industrie des vaccins semble renouer avec l’innovation, après des décennies un peu léthargiques.

Pour cela, l’acquisition de nouvelles technologies a été déterminante.« Elle a permis de s’intéresser à des catégories de patients actuellement mal protégés, comme les nourrissons ou les personnes âgées, et de s’attaquer à des maladies considérées jusque-là comme hors de portée », explique Emmanuel Hanon, directeur R&D de GSK Vaccins, l’industriel qui s’est montré le plus friand d’acquisitions en la matière,

Le laboratoire espère bien suivre la voie ouverte par Pfizer avec le Prevenar. Mais avec une méthode plus efficiente. C’est le but du rachat de la biotech GlycoVaxyn en 2015. Cette société a mis au point une méthode de production biologique permettant d’obtenir directement des vaccins conjugués. Grâce à elle, GSK espère s’attaquer à un plus large spectre d’infections.

Si elle tient ses promesses, elle sera un atout pour GSK face à ses concurrents très intéressés, eux aussi, par les maladies nosocomiales. C’est le cas de Sanofi avec son vaccin contre le Clostridium difficile, une bactérie responsable de diarrhées inflammatoires chez les personnes affaiblies. Issu de l’acquisition d’ Acambis en 2007, « le vaccin de Sanofi, à base de toxines chimiquement détoxifiées, actuellement en phase III, devrait être le premier sur le marché » explique John Shiver, directeur de la R&D de Sanofi Pasteur. « Tous ces vaccins contre les maladies nosocomiales pourraient diminuer le recours aux antibiotiques », se félicite Emmanuel Hanon.

La bonne maîtrise de certains virus comme les adénovirus ouvre aussi de nouvelles perspectives contre certaines maladies virales. On utilise alors des virus pour s’attaquer au virus. Grâce à l’acquisition de la biotech britannique Okairos en 2013, GSK développe un vaccin basé sur un adénovirus de chimpanzé, contre le virus RSV responsable des bronchiolites chez les nourrissons. Il est en essai de phase I chez la femme car l’objectif de GSK est de vacciner la femme enceinte pour que le nourrisson arrive au monde avec les anticorps nécessaires avant de pouvoir en fabriquer lui-même. Son vaccin contre Ebola s’appuie sur la même technique.

De même, le produit concurrent de Merck, acquis auprès de la biotech NewLink Genetics, s’appuie sur un autre type de virus. Le produit a démontré une efficacité allant jusqu’à 100 % et attend son autorisation de mise sur le marché cette année.

 

Le RAMED bientôt élargi aux migrants régularisés

Telquel du 22 décembre 2016

Le Régime d’assistance médical (RAMED) sera bientôt élargi aux migrants régularisés. C’est ce que vient de confirmer Anis Birou, le ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration.

 Le Ramed (Régime d’assistance médical), sera bientôt élargi à tous les migrants résidant légalement au Maroc, a affirmé Anis Birou, ministre des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, sans fournir plus de détails. L’annonce a été faite lors d’un colloque organisé sous le thème : « La santé des migrants : un important levier d’intégration multisectorielle au Maroc » qui s’est tenu le 21 décembre à Rabat. Un événement conjointement organisé par le département d’Anis Birou et le ministère de la Santé, dans le cadre de la semaine des migrants. Le ministre RNIste a, par ailleurs, assuré que l’ensemble des migrants, établis légalement ou illégalement, au Maroc sont pris en charge par la totalité des services de santé du royaume, et ce depuis la première campagne de régularisation massive lancée entre 2013 et 2014, précisent nos confrères de Hespress.

« La santé préserve la dignité du migrant et ne peut être sujette à une logique juridique en rapport avec la légalité ou non de la présence du migrant sur le territoire marocain », a ajouté Birou dans des propos salués par la présidente de la mission de l’Organisation internationale pour les migrations, Ana Fonseca. Cette dernière a loué « les efforts consentis par le Maroc en matière d’intégration des migrants après l’annonce du lancement d’une deuxième campagne de régularisation massive » lancée par le roi Mohammed VI le 12 décembre. Également présent à la conférence, le président du Conseil national des droits de l’homme Driss El Yazami a, pour sa part, assuré que tous les départements ministériels sont concernés par l’application de la politique de régularisation, rappelant que 55 % des vagues de migration dans le monde ont lieu vers les pays du Sud.

« Tous les efforts consentis par le ministère de la Santé pour la promotion de la santé des populations migrantes au Maroc s’inscrivent pleinement dans le processus de mise en œuvre des nouvelles orientations royales et de la stratégie nationale de l’Immigration et de l’asile », a indiqué le ministre de la Santé Houcine El Ouardi, dans une allocution lue en son nom et relayée par la MAP. Ce sera d’ailleurs au département de la santé qu’incombera la mission de pilotage et de coordination des interventions des différends acteurs. « La promotion de la santé des migrants doit miser sur une assise politique très large qui couvre l’ensemble des politique sectorielles », a précisé le ministre de la Santé. Pour rappel, Anis Birou avait déjà annoncé en septembre la signature d’une convention permettant l’élargissement de la couverture du Ramed pour le mois d’octobre 2016.

Une table ronde autour des systèmes de santé universels

La Nouvelle Tribune du 3 Mars 2016

Dans le cadre du projet Global Santé (GS), développé par Radius, sous l’égide du Ministère de la santé et en partenariat avec l’Université internationale de Casablanca, LEMM (Les entreprises du médicament au Maroc), Roche, Dentons et Capital Maroc, le comité scientifique de GS organise une table ronde sur les enjeux et les défis d’un système de santé universel et durable, le mercredi 9 mars 2016 au Sheraton de Casablanca, en présence de Monsieur le Ministre El Houssaine Louardi, ainsi que l’ensemble des décideurs du secteur. Cette matinée de travail a pour objectif de restituer les résultats de l’étude de perception (Reflexion & Discussion Document) menée auprès des acteurs du secteur, autour des problématiques de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU).

En effet, bon nombre des parties prenantes rencontrées, dans le cadre du projet, reconnaissent la difficulté d’aboutir à un système de couverture sanitaire généralisée. Plusieurs pays bénéficiant actuellement d’un système de couverture universelle ont souvent mis des dizaines d’années à le mettre en œuvre. La majorité des sondés ont noté une évolution historique de la couverture sanitaire et médicale au Maroc, marquée par des décisions gouvernementales progressives et des efforts notables. Depuis 2005, date à laquelle tous les Etats Membres de l’OMS se sont engagés pour la couverture sanitaire universelle, de nombreuses avancées ont été réalisées au Maroc. En témoignent, les progrès enregistrés notamment depuis le lancement de l’AMO (pour les salariés et les étudiants), l’instauration du RAMED et bientôt l’AMI (Assurance Maladie pour les Indépendants) ainsi que les régimes particuliers.

Par ailleurs, ces avancées nécessitent une mise à niveau progressive, en adéquation avec le contexte économique et social du Royaume, et du secteur de la santé de manière générale. Dans ce sens, et selon les différents acteurs du secteur, il est aujourd’hui impératif d’identifier de véritables leviers d’actions adaptables, évolutifs et en parfaite cohérence avec la vision de développement du pays. Il n’existe pas de recette miracle mais certains fondamentaux, de gouvernance et de gestion, doivent être respectés pour assurer un minimum d’efficacité. De la même manière, le financement d’un système de CSU doit reposer sur des mécanismes multiples et innovants. La CSU doit se hisser au rang des grandes priorités nationales avec réalisme, pragmatisme et prudence.

A cet effet, l’ambition de Global Santé est de mettre à profit la créativité et les compétences de l’ensemble des intervenants et participants de la table ronde, pour étayer et partager leurs visions en termes de programmes de santé publique, et de couverture sanitaire universelle et durable.

Cette Table Ronde sera l’occasion de débattre des principaux résultats de l’étude de perception, mais également d’échanger sur quelques problématiques majeures telles que :

 Etat des lieux et retour sur expérience des programmes d’assurance maladie au Maroc et dans le monde.

 Quelles continuités et/ou synergies possibles entre le cadre légal actuel et futur

Maroc innovation et santé change de nom

Médias24 du 23 Novembre 2016

Par communiqué de presse, le 23 novembre, Maroc Innovation et Santé (MIS) a annoncé qu’elle devenait Les entreprises du médicament au Maroc (LEMM). L’association créée en 2005 compte actuellement 17 sociétés « qui représentent 60% du marché du médicament dans le royaume ». Celles­ci sont ABBVIE Maroc, Alcon, Astra Zeneca, Bayer, Eli Lilly, Glaxo Smithkline, Johnson & Johnson, Leo Pharma, MSD, Merck­Serono, Novartis Pharma, Novonordisk, Pfizer, Pierre Fabre, Roche, Sanofi, et Servier Maroc. L’entité explique que ce changement de dénomination accompagne sa volonté de collaborer plus étroitement avec les autorités et l’ensemble des acteurs de la santé pour que toute la population marocaine ait un jour accès aux médicaments. L’association dit par ailleurs avoir adopté un logo qui fait penser à une chaîne d’ADN à l’image de la mutation profonde de LEMM et du secteur du médicament au Maroc en général. Les 17 entreprises portent, peut­on lire, un intérêt plus accentué aux biotechnologies, à savoir aux nouvelles Hubert de Ruty, président de LEMM, a déclaré à cette occasion: « Notre objectif est de consolider la position du Maroc comme leader africain dans le secteur. » D’après lui, ce positionnement ne peut être atteint qu’à travers une logique partenariale, notamment au moyen de partenariats public­privé.

Biotechnologies en Afrique du Nord: Merck lance le débat

Aujourd’hui Le Maroc du 15 Juin 2016

«Bio développement : de la molécule à la production et la commercialisation», tel est le thème du séminaire organisé lundi dernier par l’entreprise Merck, entreprise de pointe spécialisée dans les sciences et les technologies.

Ce séminaire rentre dans le cadre du développement des biotechnologies en Afrique du Nord, en partenariat avec l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP) et les Entreprises du médicament au Maroc (LEMM). L’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) ainsi que la Chambre nationale de l’industrie pharmaceutique (CNIP) figurent aussi parmi les partenaires du séminaire. Près de 120 experts venus de plusieurs pays européens ont partagé leurs expériences et recommandations en matière de développement biotechnologique. Les participants au séminaire ont évoqué les challenges auxquels ils font face pour le développement de nouvelles molécules ou de médicaments bio similaires. Cette rencontre d’experts a également été l’occasion de présenter les solutions apportées par l’entreprise Merck, en l’occurrence la présentation d’une série de services et d’expertises de pointe dans le domaine et qui permettront un accompagnement des professionnels opérant dans l’industrie pharmaceutique dans toutes les étapes de développement de nouvelles molécules ou de nouveaux médicaments.
Le processus couvre de la recherche à la commercialisation, en passant par les questions réglementaires, la mise en place de l’outil industriel, sans oublier les stratégies marketing pour le positionnement du nouveau produit sur le marché.

Provantage E2E Services : Une solution complète d’accompagnement

Comme l’a déclaré Karim Bendhaou, président de Merck pour NW Africa, «cette rencontre ambitionne de présenter aux professionnels les dernières tendances en matière de biotechnologies et de mettre à leur disposition une suite de solutions scientifiques, industrielles, réglementaires et marketing mises en place par Merck pour accélérer leur développement».

En effet, Provantage E2E Services constitue l’une de ces solutions. Permettant de réduire les coûts, de maîtriser les risques de développement des nouveaux médicaments et de rationaliser les processus, les solutions Provantage E2E Services fournissent le soutien et l’expertise nécessaires pour la conduite des projets de développement de médicaments. Son accompagnement couvre tout le processus, de la recherche scientifique galénique à la commercialisation, en passant par la mise en place et la certification de l’outil industriel.

DÉPAKINE: PREMIÈRE «CLASS ACTION» CONTRE SANOFI

Les Inspirations Eco du 14 décembre 2016

Une association des victimes du médicament antiépileptique Dépakine a lancé une action de groupe (class action) contre le laboratoire pharmaceutique Sanofi. Ce mode d’action en justice emprunté au droit anglo-saxon permet à un groupe d’individus ayant le même litige d’ester en justice.

Aux États-Unis, où cette procédure existe depuis plus de deux décennies, certains procès ont donné lieu à des décisions spectaculaires: la justice a condamné, en 2000, cinq fabricants de tabac à payer à des fumeurs la somme de 145 milliards de dollars à près de 500.000 personnes qui avaient lancé une action collective. La Cour suprême a rattrapé le coup en réduisant, en 2003, le montant de l’amende, jugée «excessif», à quelques millions de dollars.

Dans le cas de cette association française, l’objectif est de prouver la responsabilité de Sanofi dans les malformations diagnostiquées auprès des enfants dont les mamans ont pris ce médicament durant leur grossesse.

Or, en août dernier, le Canard Enchaîné a révélé que le ministère de la Santé français a dissimulé une étude démontrant que l’usage du Dépakine a exposé quelque 10.000 femmes enceintes aux risques de malformations des fœtus. Commercialisé par le laboratoire Sanofi depuis 1967, le médicament serait également responsable de retard intellectuel ainsi que de certaines formes d’autisme chez les enfants.

Qu’en-est il au Maroc?

Alors que l’affaire a fait des remous en France, le ministère de la Santé a réuni, fin août dernier, plusieurs responsables de la santé au Maroc avant d’annoncer l’interdiction de la prescription des médicaments contenant du valproate de sodium aux femmes en âge de procréer, a fortiori aux femmes enceintes. Or, les molécules interdites de prescription par le département d’El Haussaine Louardi ne sont que le composant actif de plusieurs traitements antiépileptiques, dont le Dépakine. En clair, le Maroc interdit ce médicament incriminé sans le nommer.

ADDICTIONS : L’OFFRE DE SOINS RÉÉVALUÉE

Les Inspirations Eco du 20 décembre 2016

La Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) envisage une meilleure identification des sous-groupes de populations ciblées par le programme national de lutte contre les addictions et définir un nouveau pack minimal de services.

Le département de la Santé réfléchit sérieusement à revoir les bases du système de référence relatif à l’offre de soins dédiée aux personnes souffrant d’addictions. La nécessité d’une analyse de situation pour mieux connaître les profils des sous-groupes de populations ciblées et la nature des activités qui leurs sont offertes, en termes de prévention, de soins, de traitement et d’appui psychosocial a été derrière le lancement d’un paquet minimum d’activités et «d’un système de référence fonctionnel pour les personnes ciblées», selon le ministère. «Malgré les efforts consentis, le domaine souffre encore de grandes insuffisances. Plusieurs défis limitent l’efficacité du système de santé à répondre d’une manière adéquate aux besoins réels de cette population : la pénurie des ressources humaines formées, les inégalités géographiques d’accès aux soins, la stigmatisation…», ajoute la même source.

L’offre de soins disponible ne permet pas pour sa part une prise en charge globale des sous-groupes de la population ciblée par le programme selon les normes standards, de même que l’absence d’un document de référence d’orientation sur le paquet minimum d’activités pertinentes au profit de cette population «se traduit par des disparités fonctionnelles aux niveaux des structures de soins et limite les différents acteurs dans leurs pratiques quotidiennes», selon l’état des lieux du ministère. En 2017, les services concernés veulent élaborer un guide du paquet minimum des services/activités (PMA) pour la prévention et la prise en charge des troubles liés à l’usage des drogues et addictions.

Le diagnostic réalisé par le ministère montre pour sa part qu’au cours des dix dernières années, le programme national a bénéficié d’un fort engagement politique, ce qui a permis la mise en place de structures spécialisées ciblant les sites prioritaires où la problématique de l’usage des drogues injectables présente un risque d’épidémie de VIH et VHC. Le second plan 2012-2016 du Programme de réduction des risques VIH/VHC vise à assurer un accès universel aux services de prévention «combinée dans le cadre d’une approche globale fondée sur les droits humains et visant l’accès à des services de qualité en matière de prévention, dépistage et traitement du VIH, VHC et TB», selon le bilan du ministère.