Recherche biomédicale : Le Maroc recule dans le classement mondial

recherche-biomedicale

Le nombre d’essais cliniques en cours au Maroc ne dépasse pas 100, bien loin de l’Egypte à 1.500 et de la Tunisie avec 250. Le Maroc a reculé d’environ 9 places dans le classement de la recherche biomédicale.

Si le système de santé au Maroc souffre de plusieurs maux que dire de la recherche biomédicale. Cette science qui contribue au développement économique d’un pays est encore à l’état embryonnaire dans notre pays. Chiffres à l’appui, le nombre d’essais cliniques en cours au Maroc est d’à peine 95, bien loin de l’Egypte qui est à 1.500 et de la Tunisie avec 250.

Pis encore, la recherche biologique (RB) dans le secteur de la santé a considérablement reculé ces dernières années. Alors qu’il était classé à la 48ème place en 2011, le Maroc a reculé d’environ 9 places pour se caser à la 57ème place, devancé par l’Algérie (56ème place), la Tunisie (51ème place) et l’Egypte (39ème place).

Et pourtant, les retombées de la RB sur les patients ainsi que sur l’économie ne sont pas à négliger. Faut-il rappeler que l’industrie pharmaceutique vient en tête de liste des secteurs les plus en vogue et qui réalisent le plus grand chiffre d’affaires dans le monde.

La recherche scientifique est-elle une priorité ?

D’où l’importance d’accorder un intérêt particulier au développement et a la construction de la recherche biomédicale qui certes requiert des financements importants mais dont le retour sur investissement est multiplié par 3.

Certains diront que face aux défis à relever en matière de couverture médicale, la recherche biomédicale n’est pas une priorité. Selon les professionnels du secteur, l’une n’empêche pas l’autre. Certes notre système de santé est défaillant, n’est pas équitable, ne répond pas aux besoins saillants de la population…

Toutefois, sa mise à niveau ne doit pas freiner l’émergence de cette industrie qui ne deviendra concurrentielle qu’à travers la recherche biomédicale. En effet, cette dernière permet à la fois de faire évoluer la prise en charge des patients, d’améliorer l’accès à l’innovation, d’améliorer la qualité des soins mais aussi de devenir un moteur de croissance. Le potentiel de développement des activités d’outsourcing de la RB est de près d’1 Md de DH/an, pour le Maroc, soit près de 10% du potentiel de la région MENA.

Pour cela, il va falloir accélérer la mise en place des écosystèmes pharmaceutiques prévue dans le cadre du Plan d’accélération industrielle 2014-2020 dont un est dédié spécifiquement à la RB, focalisée sur les essais cliniques. Ce projet prévoit des mesures incitatives législatives, économiques et académiques.

Il devra à terme créer entre 4.700 et 5.000 nouveaux emplois directs à forte valeur ajoutée, générer une valeur ajoutée et un excédent commercial additionnels, respectivement de près de 4,2 et 7,8 milliards de dirhams et augmenter le chiffre d’affaires direct du secteur d’environ 11,1 milliards de dirhams.

Il est question également d’assouplir la procédure administrative notamment pour l’octroi des autorisations d’essai clinique. Mais aussi de renforcer le cadre réglementaire notamment pour cette partie des essais étant donné qu’actuellement elle n’est régie que par deux circulaires. L’adoption d’une loi et des décrets d’application sont impératifs pour l’émergence de la recherche biomédicale, facteur de développement économique et un moyen d’accès rapide au médicament.

A noter que les essais cliniques qui se font au Maroc, essentiellement par les laboratoires pharmaceutiques étrangers, ne concernent pas encore la phase correspondante à la première administration d’un médicament à l’homme.

0 réponses

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.