Les entreprises du médicament veulent hisser le Maroc au top trois de la recherche clinique africaine

D’éminents chercheurs marocains en biomédical reconnus à l’international ont pris part à ce colloque. Ph. Kartouch

Le Matin du 11 Février 2018

Les investissements en recherche et développement dans le secteur pharmaceutique mondial sont conséquents et se chiffrent à plus de 140 milliards de dollars. Le Maroc souhaite capter une part de ces investissements pour booster ce secteur dont le potentiel de développement est estimé à quelque 1 milliard de DH par an en moyenne pour les cinq années à venir. Ce sont là les chiffres avancés par les spécialistes du secteur ayant pris part, vendredi et samedi à Rabat, au premier colloque national dédié à la recherche biomédicale.

Organisé par Les Entreprises du médicament au Maroc (LEMM), ce colloque a rassemblé plusieurs spécialistes marocains et étrangers ainsi que des décideurs et des acteurs économiques venus exposer les principaux défis du secteur ainsi que le potentiel de développement qu’il présente. Dans ce sens, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a plaidé en faveur d’une vision claire de l’évolution du système de santé marocain. «Si la capacité d’innover est un objectif auquel aspire le chercheur, elle doit être le résultat d’une vision claire de l’évolution de notre système de santé», a-t-il assuré.
Poursuivant son intervention, M. El Othmani a affirmé que l’industrie pharmaceutique au Maroc avait fait preuve de dynamisme et d’efficacité, notant qu’il était temps qu’elle se ressaisisse en accédant à une meilleure visibilité régionale, voire internationale. Pour atteindre ces objectifs, une amélioration de l’assise juridique de la recherche biomédicale avec ses lois et ses décrets d’application s’impose, selon lui. Dans le même sens, le responsable gouvernemental a insisté sur l’importance d’une gouvernance efficiente où doit s’exprimer une volonté de simplification des procédures, depuis l’appel à projet jusqu’à la publication finale des résultats de la recherche.

De son côté, le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, a souligné que les industries pharmaceutiques et les standards internationaux fixaient le taux d’investissement en la recherche et développement entre 15 et 20% du chiffre d’affaires. Un taux qui n’est pas souvent respecté, à l’exception de quelques mastodontes de l’industrie marocaine, a précisé M. Amzazi qui a mis en avant l’importance de la recherche dans l’amélioration de la compétitivité des entreprises.
Pour sa part le président de LEMM, dont les membres ont investi quelque 76 millions de dirhams en recherche et développement en 2016, n’a pas caché ses ambitions. En effet, Amine Benabderrazik a affirmé que l’Association avait pour but de hisser le Maroc au top trois de la recherche clinique africaine dans les cinq ans à venir au lieu de la septième place qu’il occupe actuellement. Pour M. Benabderrazik, le colloque organisé par l’association LEMM est un premier pas vers la concrétisation de cette stratégie ambitieuse.

Pour rappel, d’éminents chercheurs marocains en biomédical reconnus à l’international ont pris part à ce colloque. Mettant en avant leur expérience en la matière, ces chercheurs ont exposé les différentes avancées réalisées à l’international. En prenant part également aux travaux scientifiques de ce colloque, ces participants sont intervenus dans le cadre de plusieurs panels sur des thèmes divers tels que «La protection et la sécurité optimale du patient marocain», «Les externalités positives d’une industrie de la recherche biomédicale» ou «Le cadre de gouvernance adapté pour le Maroc».

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