Vers une industrie de la recherche biomédicale au Maroc?

Pr Najia Hajjaj-Hassouni

Medias24 du 07 Fevrier 2018

Les recherches biomédicales sont définies comme étant les recherches organisées et pratiquées sur l’être humain en vue du développement des connaissances biologiques et médicales. Elles devraient représenter une activité essentielle à tout établissement de santé dont l’objectif est la formation et/ou la pratique des soins.

Il est aujourd’hui évident que la recherche biomédicale ne saurait être concentrée dans les seuls pays du Nord, en raison de leurs avancées.

L’épidémiologie locale doit être prise en considération et les politiques de santé devraient s’appuyer sur des données nationales. La recherche dans ce domaine comporte non seulement une dimension de recherche au sens global du terme, mais comporte également un enseignement de portée plus générale, telle que le développement de la rigueur scientifique avec pour corollaire, l’amélioration de la qualité des soins.

Plus précisément, la recherche clinique a une valeur structurante sur le moyen et le long terme. Elle est à la fois un mode privilégié d’accès à l’innovation thérapeutique pour le patient et une source de formation continue pour les professionnels de la santé. La RB améliore ainsi la qualité des soins et offre de nombreuses opportunités:

Sur le plan sanitaire, à travers un accès précoce des patients aux médicaments issus de la dernière innovation;

* Sur le plan économique, à travers l’export des médicaments fabriqués localement qui bénéficieront de l’image qualitative fournie par les activités de recherche clinique. De même, l’installation de sociétés de prestation de service pour la recherche clinique, notamment les CRO cliniques et précliniques, permettrait la création de nombreux emplois qualifiés.

* Sur le plan scientifique: la recherche clinique nécessitera forcément un transfert des connaissances et dans certains cas un transfert technologique avec une ouverture plus prononcée sur l’innovation;

* Sur le plan de la formation: l’activité de recherche clinique permettra la mise en place de formations professionnelles à forte employabilité pour les jeunes lauréats des universités médicales et scientifiques.

A ce jour, la recherche marocaine bénéficie d’un environnement endogène et exogène plutôt favorable:

*bonne connaissance de certaines endémies sévissan dans le pays,

*exploration des affections émergentes ou des maladies rares d’origine génétique,

*amorce de recherches sur les pathologies cancéreuses et liées à des modifications de l’environnement ;

*recherches suivant des critères d’excellence parfois quasi verticales, conduites en continu de la clinique au laboratoire.

Par ailleurs, de nombreux points positifs lui ont été reconnus : existence de chercheurs compétents, disponibilité de ressources, ouverture et amélioration de la transparence, développement numérique, etc.

Cependant, de nombreux facteurs freinateurs sont aujourd’hui reconnus par l’ensemble des parties prenantes, dont:

*une faible culture de la recherche,

*une faible qualité des projets sur le plan méthodologique et leur lien avec la décision et l’action,

*une connaissance insuffisante de la méthodologie de recherche et de mobilisation des fonds de soutien,

*un manque de pilotage de suivi et d’évaluation,

*un problème d’éthique,

*une faible qualité des équipements et l’hétérogénéité de leur état

*et l’absence de motivation suffisante des enseignants-chercheurs pour de multiples raisons, qui résultent, en partie, d’une absence de travail d’équipe.

Pourtant, l’analyse de cette activité fait apparaître un potentiel de développement des activités d’outsourcing de la recherche biomédicale de près d’un Milliard de Dirhams par an, pour le Maroc, soit près de 10% du potentiel de la région MENA.

C’est dans ce sens que dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, le gouvernement marocain a lancé en Mars 2016 un projet de mise en place d’un projet d’écosystèmes, dont un dédié spécifiquement à la recherche biomédicale et focalisée sur les essais cliniques. Ce projet prévoit des mesures incitatives législatives, économiques et académiques.

Le Maroc ambitionne donc de développer les activités de R&D pharmaceutiques tant pour les essais cliniques que pour l’outsourcing des autres services R&D pharmaceutiques.

Ce chantier doit donc absorber le retard pris et tenir compte des expériences des pays ayant réussi dans ce secteur à l’échelle international. Il renferme un vaste programme de réorganisation de l’administration en vue de répondre avec célérité aux demandes des promoteurs de la recherche et un programme de formation ciblé pour les acteurs de la recherche et enfin la mise en place des procédures qui renforcent encore davantage la protection des personnes.

Ces axes sont en effet indispensables ; c’est de leur mise en place et de leur consolidation que pourront naître tous les autres réflexes liés à la recherche tels que le travail d’équipe, l’ouverture sur l’environnement, et bien entendu et avant tout, la mise en place de projets pertinents et de production scientifique.Ancien Doyen de la FMP- Université Mohammed V, Rabat

Membre de l’Académie Française de Médecine- Paris

 

Les génériques dopent le marché

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Les Inspirations Eco du 24 Novembre 2017

L’évolution du marché pharmaceutique privé au Maroc indique une reprise des ventes en volume et en valeur en 2017. Les génériques représentent 40% du marché. Les détails.

7% c’est la croissance en valeur des ventes des médicaments génériques au Maroc contre une croissance globale du marché de 4,6% jusqu’au mois d’aout 2017 (princeps et génériques). En volume, la croissance du générique est également a 7% contre 3,1% pour l’ensemble du marché « Les génériques ont une croissance plus forte que le marché et les princeps », comment Jean-Yves Gal, vice-président de Les Entreprises du médicaments au Maroc (LEMM), groupement des laboratoires internationaux au Maroc, Globalement, ces données confirment la reprise de la croissance après une année 2016 en stagnation.

Tendances du marché

Le chiffre d’affaires du marché pharmaceutique privé se situe a 9 MMDH. La consommation par habitant de médicament demeure faible, elle se situe autour de 413 Dh/an « Le marché pharmaceutique privé se porte déjà mieux que l’année précédente. Certes, c’est une bonne nouvelle, reste que l’accès aux traitements est encore très faible au Maroc » note Amine Benabderrazik, président du LEMM et DG de SANOFI Maroc. L’Analyse de l’évolution du marché durant les quatre dernières  années indique une évolution mesurée en volume et en valeur. Après deux années de stagnation (2014) et de recul (2015), le marché en valeur reprend un trend haussier depuis 2016 (2,4%) pour atteindre aujourd’hui les 4,6%. Les ventes en unités indiquent une évolution plus contrastée. L’année 2014 était aussi en stagnation (0,4%) contre une croissance en 2015 (4,6%) avant de replonger en 2016 (0,04%). Cette croissance en dents de scie s’explique par plusieurs facteurs. Parmi eux, l’instabilité sur le marché avec les changements de prix en 2015, les effets de déstockage et ré-étiquetage liés a la période des changements des prix des médicaments. De cette séquence de baisses des prix, les industriels internationaux tirent les conclusions suivantes  » Avec du recul, cette baisse des prix n’a pas apporté un volume important de ventes sur l’ensemble du marché.

Les chiffres d’IMS Health, qui est une source externe et indépendante des industriels, le confirment sur les trois dernières années. Le marché n’a pas récupéré en volume souligne le président du LEMM, En 2017, les ventes se stabilisent en volume. Elles affichent des perspectives positives (3,1%).

Pour les industriels internationaux installés au Maroc, cette reprise est portée par les génériques a « petits prix » qui constituent, selon eux, l’essentiel des ventes en pharmacie.  » La croissance du marché profite principalement aux médicaments dont le prix est inférieur ou égal a 50 DH; ces derniers représentent, pour les princeps comme pour les génériques, plus de 85% des ventes de médicaments au Maroc » décrypte Jean-Yves Gal, qui est également directeur général de Servier Maroc. Les données du LEMM indiquent que 85% des ventes en pharmacie concernent des médicaments a un prix égal ou inférieur a 50DH, suivis des médicaments a un prix se situant entre 50 et 100DH (11,8%), des produits a un prix entre 100 et 282DH (2,5%) et enfin les médicaments coutant plus de 282DH, représentant a peine 0,2% des médicaments disponible en pharmacie.

Reste a préciser que ces 657 médicaments rassemblent des familles de traitements onéreux, inaccessible pour les patients, surtout dans les cas des maladies chroniques et oncologiques.

Mieux diagnostiquer une maladie rare de l’enfant

La maladie de De Vivo, également appelé le syndrome du déficit en transporteur de glucose de type 1 (GLUT-1) est une maladie génétique rare de l’enfant, due à une mutation sur un gène. Le mode de transmission de la maladie est autosomique dominant, c’est-à-dire que les filles comme les garçons peuvent être touchés et qu’au moins un des parents présente une forme mineure de la maladie.

Le transporteur GLUT-1 assure en conditions normales le transport du glucose de la circulation sanguine vers toutes les cellules du cerveau. Chez les enfants malades, le transporteur est anormal et n’assure plus correctement cette fonction. Le cerveau se retrouve alors privé d’un élément nutritif et énergétique essentiel : le glucose.

Cette maladie très handicapante se caractérise par une atteinte cérébrale (encéphalopathie), marquée par plusieurs symptômes :

  • Une épilepsie de l’enfant résistante aux traitements antiépileptiques classiques ;
  • Une microcéphalie (développement insuffisant du périmètre crânien et donc de la boîte crânienne) ;
  • Un retard de développement psychomoteur ;
  • Une spasticité (augmentation anormale du tonus musculaire) ;
  • Une ataxie (difficulté à coordonner les mouvements) ;
  • Une dysarthrie(trouble de l’articulation de la parole) ;
  • Des troubles neurologiques paroxystiques survenant avant les repas.

Dans la majorité des cas, les symptômes débutent entre l’âge de 1 et 4 mois, après une gestation et une naissance strictement normales. L’intensité des symptômes est très variable d’un patient à l’autre et les formes mineures de la maladie sont courantes. Le traitement de la maladie repose sur la mise en place d’un régime cétogène jusqu’à l’âge adulte.

Les essais cliniques fuient la France

Alerte rouge pour la médecine française : le pays s’est effondré dans les essais cliniques. Il est relégué au sixième rang européen (voir tableau). « C’est un lent déclin depuis quinze ans, analyse Régine Rouzier, fondatrice de la société Cap Research. Avec la crise de 2008, les laboratoires américains ont rapatrié beaucoup d’essais aux Etats-Unis par patriotisme. Parallèlement, il y a eu l’ouverture des pays de l’Est, une concurrence moins chère. » Les centres d’essais privés comme Cap Research ont été laminés. Ils étaient encore onze en 2010, il n’en reste que trois.

L’explication tient à la fois à une application plus stricte qu’ailleurs du principe de précaution et à la lourdeur des règles françaises. Des normes qui se sont encore complexifiées avec l’affaire Biotrial : le décès d’un patient enrôlé dans un essai à Rennes a poussé l’Agence du médicament (ANSM) à renforcer encore les règles. Ainsi, depuis le 18 novembre 2016, les experts composant les comités de protection de personne sont désignés par tirage au sort. « Même pour les technologies innovantes de santé, tout est mis dans le même panier, explique Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech. Du coup, un produit d’immunologie peut être évalué par un spécialiste d’un tout autre sujet. » Un défaut d’expertise qui rallonge encore les délais. Résultat : les biotechs françaises vont d’emblée faire leurs études ailleurs en Europe. Signe de ces tensions entre les autorités réglementaires et les industriels, la société Carmat a suspendu ses essais cliniques en France – après le décès d’un cinquième patient, dû à une erreur humaine.

Au-delà de son impact sur la filière pharmaceutique, ce phénomène est lourd de conséquences. Premières victimes, les patients : être inclus dans un essai précoce, c’est avoir accès à un médicament innovant, parfois des années avant son autorisation. Le rayonnement scientifique de la France en est aussi affecté : les publications sont issues des hôpitaux ayant mené les études. Outre le manque à gagner pour les hôpitaux (qui perçoivent 15.000 euros par patient), estimé à 2 milliards par an par France Biotech.

SOURCE : REGISTRE EUROPÉEN DES ESSAIS CLINIQUES.

Hôpital marocain de campagne au camp Zaatari en Jordanie: Plus de 11.000 réfugiés syriens ont bénéficié des services médicaux

Le nombre de réfugiés syriens ayant bénéficié, en janvier dernier, des services médicaux de l’hôpital médico-chirurgical de campagne marocain, déployé par les Forces Armées Royales (FAR) au camp Zaatari, dans le gouvernorat d’Al-Mafraq (nord-est de la Jordanie), s’est élevé à 11.464, dont 4.542 enfants et nourrissons, 3.810 femmes et 3.112 hommes.

Durant la même période, l’hôpital a assuré 18.554 prestations médicales au profit des enfants et nourrissons (6.332 prestations), des femmes (6.596 prestations) et des hommes (5.626 prestations), selon des données de la direction de l’hôpital. Les différents services de l’hôpital ont prescrit 8.749 ordonnances gratuites. Le service des urgences a reçu 3.031 personnes, suivi du service de la médecine générale (2.600) et du service pédiatrique (1.238), selon la même source.

L’hôpital a également enregistré 19 naissances, alors que le staff médical a reçu 81 patients et effectué 77 interventions chirurgicales.

Déployé sur Hautes instructions de SM Mohammed VI en vue d’apporter une aide médicale aux réfugiés syriens, cet hôpital dispose d’une capacité de 30 lits qui pourrait être portée à 60 lits et d’une centaine de cadres médicaux, dont 27 médecins d’une vingtaine de spécialités

Médicament Le Maroc se positionne en hub africain

En matière de recherche & développement, les majors mondiaux de l’industrie pharmaceutique mettent un focus sur l’oncologie et les maladies du cerveau. La croissance rapide des cancers au Maroc fait du Royaume un marché à «fort potentiel»

Pour les filiales des multinationales, la baisse du prix du médicament intervenue l’an dernier a été une pilule amère, concède Hubert de Rudy, président de «Les Entreprises du Médicament au Maroc» -LEMM-, l’association qui regroupe 17 sociétés, filiales de groupes pharmaceutiques mondiaux. Ce groupement revendique 62% de part de marché du médicament au Maroc. Pour garder leurs équilibres financiers, la totalité de ces firmes ont déployé «sous anesthésie» des plans sociaux en taillant dans leurs effectifs. Elles ont toutes licencié du personnel, cadres pour l’essentiel, et réduit jusqu’à 70% leur activité  Et dans des cas extrêmes, certaines ont arrêté, à l’image de Bayer Maroc qui a mis en veilleuse sa branche pharmaceutique.
Pour autant, le Maroc  reste un marché limité mais attractif de par son potentiel même si, pour l’instant, l’extension de l’assurance maladie ne se traduit pas encore par plus de consommation de médicaments. En 2015, première année pleine de la baisse des prix, le marché n’a pas bougé, en valeur comme en volume en affichant une croissance de moins de 1%. L’effet prix sur la demande est faible car 65% du marché est «out of pocket», c’est-à-dire que les  ménages doivent préfinancer le médicament comme les soins, analyse Hubert de Rudy. Pour l’année en cours, les industriels assurent ne pas s’attendre à un renversement de tendance sur le marché privé, mais espèrent un rebond des commandes publiques. Comme tous les fournisseurs et prestataires de l’Etat, les multinationales de la pharmacie souffrent aussi de délais de paiement. Comptez en moyenne un an.
Le président de l’association «Entreprises du Médicament au Maroc» se félicite en revanche de la transparence qui caractérise le processus de sélection des achats publics. Par ailleurs, la réforme de la procédure des AMM (autorisations de mise sur le marché) a donné plus de lisibilité aux entreprises en posant des délais précis et en neutralisant les zones grises. Il reste à voir ce que l’application de ce texte donnera sur le terrain. Toujours est-il, cette réforme a permis d’améliorer l’environnement des affaires dans le secteur. Les Tunisiens sont d’ailleurs en train de dupliquer le même schéma chez eux, assure Hubert de Ruty.
Au nom de ses pairs, le président de l’association qui regroupe les filiales marocaines de multinationales de la pharmacie s’émeut des difficultés à protéger les brevets. Pour une multinationale qui s’installe ou qui avait un commettant sur le marché marocain, il est aujourd’hui impossible de récupérer l’AMM de son ou ses produits. Pour y arriver, il faut un accord tripartite: du titulaire du brevet, du commettant et de l’autorité de tutelle. Ce schéma confère de facto un droit de veto au commettant (entité qui représente la multinationale détentrice du brevet).
Le positionnement stratégique en tant que hub vers l’Afrique subsaharienne vaut aujourd’hui au Maroc de biper encore plus dans les radars des majors mondiaux du médicament. Sur les 17 filiales des multinationales opérant dans le Royaume, une douzaine ont établi sur base de pilotage des opérations africaines à Casablanca. Dans la cartographie du marché mondial, le Maroc est classé parmi les pays «frontières», c’est-à-dire, aux portes de grands marchés émergents à forte croissance.
Abashi SHAMAMBA

Les pharmaciens africains se réunissent à Marrakech

La 15e édition du salon Officine Expo, premier salon pharmaceutique en Afrique et le plus important en Méditerranée du Sud, se tiendra les 24 et 25 février à Marrakech. Cette année, le continent africain sera à l’honneur de ce rendez-vous qui se marqué par l’organisation d’un « Meeting Pharma Africa ». Plusieurs thèmes seront ainsi abordés : l’accès aux médicaments de qualité et leur distribution en Afrique, les modèles de partenariats économiques et techniques dans le secteur, et la coopération Sud-Sud pour développer la recherche scientifique et la formation. Rappelons que la dernière édition avait attiré 8.952 professionnels, dont 358 pharmaciens étrangers, 101 exposants.

Hépatite B : Bientôt un médicament de dernière génération 100% marocain

Bonne nouvelle pour les patients atteints d’hépatite B. Le laboratoire marocain Pharma 5 se prépare à lancer un médicament de dernière génération 100% marocain pour le traitement de cette pathologie. Ainsi, après le succès du SSB 400 pour le traitement de l’hépatite C, Pharma 5 a officiellement déposé son dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un générique de dernière génération 100% marocain, équivalent en termes de qualité, d’efficacité et de sécurité au princeps de référence prescrit pour la prise en charge de l’hépatite B. A terme, le nouveau médicament dernière génération 100% marocain pour le traitement et la prise en charge de l’hépatite B sera proposé à un prix dix fois inférieur à celui du médicament princeps.

«Après le succès thérapeutique du SSB 400, les professionnels gastro-entérologues se sont tournés vers nous pour nous faire part du besoin pressant d’un médicament générique pour la prise en charge de l’hépatite B. Le princeps n’étant pas protégé par un brevet de propriété intellectuelle au Maroc, nos équipes de recherche et de développement ont travaillé d’arrache-pied pour analyser le médicament princeps et reconstituer un médicament générique identique», explique Myriam Lahlou-Filali, directrice générale de Pharma 5. Et de poursuivre : «C’est également un lancement qui réaffirme l’engagement de Pharma 5 de travailler à l’écoute des professionnels de santé pour mettre à la disposition du patient marocain des solutions thérapeutiques innovantes et abordables aux défis posés par des pathologies comme l’hépatite B et C. La qualité du soin commence par l’accès aux soins ! »

Alors que c’est l’une des formes les plus graves du virus hépatique, le laboratoire marocain ne cesse de s’engager dans la lutte d’une maladie qui toucherait plus de 600.000 personnes au Maroc et nécessite un traitement sur plusieurs années. En plus d’être particulièrement coûteux (plus de 300 euros la boîte par mois), le médicament princeps, à base de Ténofovir, n’est pas commercialisé au Maroc. Les patients sont donc obligés de se le procurer depuis l’étranger, supportant au passage des frais élevés et des procédures compliquées. Ceux qui ne peuvent pas se procurer ce médicament à l’étranger se contentent des molécules disponibles au Maroc, chères, et moins efficaces à long terme. «Nous espérons pouvoir mettre le plus rapidement possible ce médicament sur le marché afin de répondre à la souffrance de milliers de patients dans notre pays. Tout comme l’hépatite C, l’hépatite B est une maladie silencieuse qui peut devenir mortelle en l’absence de prise en charge adéquate. Grâce à son programme de vaccination, le Maroc a réussi à faire chuter la prévalence de l’hépatite B dans le pays. Notre objectif aujourd’hui est de proposer un traitement efficace et accessible aux porteurs du virus», explique Myriam Lahlou-Filali.

Industrie pharmaceutique : 2017 sera-t-elle une année record en fusions et acquisitions ?

La pression sur les prix, la difficulté pour les big pharmas de créer de la croissance, et la promesse d’une politique fiscale favorable impulsée par le nouveau président des Etats-Unis devraient booster les fusions acquisitions dans le secteur pharmaceutique.

L’échec du rachat d’Allergan par Pfizer n’a encore pas sonné le glas de la fièvre des fusions et acquisitions dans le secteur pharmaceutique. Leur montant total pourrait dépasser largement les 200 milliards de dollars cette année, selon un rapport d’EY publié lundi 9 janvier. 2017 pourrait ainsi être une année record, et dépasser le montant total des transactions enregistrées en 2014. Les fusions et acquisitions tournaient autour de 215 milliards de dollars cette année-là.

Pour rappel, 2015 n’a pas été l’année phare attendue, en raison de l’échec du rachat d’Allergan par Pfizer. 2016 n’a pas non plus était la plus riche en transactions, à cause d’une période de doutes vécue par le secteur pendant les élections américaines et d’acquisitions de petite taille privilégiées.

EY M and A rapport 2017

A la recherche de nouveaux relais de croissance

Pourquoi 2017 serait-elle l’année de tous les records ? Parce que les gros du secteur cherchent des relais de croissance. Des domaines thérapeutiques comme le diabète sont mis sous pression par les organismes payeurs outre-Atlantique depuis 2016, ce qui les pousse à accorder des rabais, y compris pour les nouveaux traitements. Sans compter la compétition féroce en oncologie, les prises de risques dans certains champs thérapeutiques qui ne paient, comme la maladie d’Alzheimer, qui a conduit Eli Lilly, à se restructurer. Ou encore, l’arrivée de nouveaux biosimilaires, est également amenée à faire baisser le prix de traitements onéreux en 2017.

« Les grands acteurs de l’industrie pharmaceutique doivent se concentrer sur l’innovation et le lancement de nouveaux produits », expliquait à La Tribune Elsy Boglioli, directrice associée au Boston Consulting Group.

Car aujourd’hui, les cours de Bourse chutent, les dettes augmentent. Résultat : la « puissance de feu » de l’industrie pharmaceutique diminue, explique EY. En particulier pour les grands laboratoires pharmaceutiques, dont la croissance est amenée à stagner, voire à baisser d’ici à 2020. Le potentiel de croissance des biotechs reste, quant à lui, intact, comme le montre EY dans ce graphique.

biotech croissance

L’élection de Trump, l’étincelle pour des fusions et acquisitions records ?

Le cabinet de conseil estime qu’avec des acquisitions, les big pharmas « pourraient ajouter 30 milliards de dollars à leurs revenus d’ici à 2020 pour combler leur croissance morose ».

Et avec l’élection de Donald Trump, l’industrie pharmaceutique, cette projection pourrait se réaliser. Ce dernier a entrouvert l’horizon d’une régulation, fiscale notamment, favorable aux fusions et acquisitions, évoque le rapport du cabinet de conseil. Avec notamment la promesse d’impôts allégés aux Etats-Unis, qui pourrait pousser les industries pharmaceutiques à rapatrier leurs liquidités aux Etats-Unis et y multiplier les transactions.

Pharmacie : des laboratoires dans la seringue

Très loin des polémiques françaises sur la grippe, les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux s’étaient réunis, lundi 9 janvier, comme tous les ans dans un hôtel de San Francisco pour discuter durant quatre jours de stratégie et de finances dans le cadre de la conférence JPMorgan sur la santé.

Le plus gros événement de ce genre dans le secteur. Optimistes, les industriels avaient vu leurs cours de Bourse s’envoler dans la foulée de l’élection du Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, réputé plus amical envers eux que Hillary Clinton, en croisade contre le prix élevé des médicaments.

Et puis, catastrophe. En pleine conférence de presse mercredi, M. Trump s’emporte. L’industrie pharmaceutique est un désastre, il faut faire revenir les usines et renégocier les prix pour économiser « des milliards de dollars », assène-t-il. Les cours de Bourse s’effondrent…