Les entreprises du médicament veulent hisser le Maroc au top trois de la recherche clinique africaine

D’éminents chercheurs marocains en biomédical reconnus à l’international ont pris part à ce colloque. Ph. Kartouch

Le Matin du 11 Février 2018

Les investissements en recherche et développement dans le secteur pharmaceutique mondial sont conséquents et se chiffrent à plus de 140 milliards de dollars. Le Maroc souhaite capter une part de ces investissements pour booster ce secteur dont le potentiel de développement est estimé à quelque 1 milliard de DH par an en moyenne pour les cinq années à venir. Ce sont là les chiffres avancés par les spécialistes du secteur ayant pris part, vendredi et samedi à Rabat, au premier colloque national dédié à la recherche biomédicale.

Organisé par Les Entreprises du médicament au Maroc (LEMM), ce colloque a rassemblé plusieurs spécialistes marocains et étrangers ainsi que des décideurs et des acteurs économiques venus exposer les principaux défis du secteur ainsi que le potentiel de développement qu’il présente. Dans ce sens, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a plaidé en faveur d’une vision claire de l’évolution du système de santé marocain. «Si la capacité d’innover est un objectif auquel aspire le chercheur, elle doit être le résultat d’une vision claire de l’évolution de notre système de santé», a-t-il assuré.
Poursuivant son intervention, M. El Othmani a affirmé que l’industrie pharmaceutique au Maroc avait fait preuve de dynamisme et d’efficacité, notant qu’il était temps qu’elle se ressaisisse en accédant à une meilleure visibilité régionale, voire internationale. Pour atteindre ces objectifs, une amélioration de l’assise juridique de la recherche biomédicale avec ses lois et ses décrets d’application s’impose, selon lui. Dans le même sens, le responsable gouvernemental a insisté sur l’importance d’une gouvernance efficiente où doit s’exprimer une volonté de simplification des procédures, depuis l’appel à projet jusqu’à la publication finale des résultats de la recherche.

De son côté, le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, a souligné que les industries pharmaceutiques et les standards internationaux fixaient le taux d’investissement en la recherche et développement entre 15 et 20% du chiffre d’affaires. Un taux qui n’est pas souvent respecté, à l’exception de quelques mastodontes de l’industrie marocaine, a précisé M. Amzazi qui a mis en avant l’importance de la recherche dans l’amélioration de la compétitivité des entreprises.
Pour sa part le président de LEMM, dont les membres ont investi quelque 76 millions de dirhams en recherche et développement en 2016, n’a pas caché ses ambitions. En effet, Amine Benabderrazik a affirmé que l’Association avait pour but de hisser le Maroc au top trois de la recherche clinique africaine dans les cinq ans à venir au lieu de la septième place qu’il occupe actuellement. Pour M. Benabderrazik, le colloque organisé par l’association LEMM est un premier pas vers la concrétisation de cette stratégie ambitieuse.

Pour rappel, d’éminents chercheurs marocains en biomédical reconnus à l’international ont pris part à ce colloque. Mettant en avant leur expérience en la matière, ces chercheurs ont exposé les différentes avancées réalisées à l’international. En prenant part également aux travaux scientifiques de ce colloque, ces participants sont intervenus dans le cadre de plusieurs panels sur des thèmes divers tels que «La protection et la sécurité optimale du patient marocain», «Les externalités positives d’une industrie de la recherche biomédicale» ou «Le cadre de gouvernance adapté pour le Maroc».

Biomédecine: D’énormes opportunités à saisir

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L’Économiste du 12/02/2018

Avec un marché de 140 milliards dans le monde, la recherche biomédicale offre d’énormes opportunités que le Maroc ambitionne de saisir. C’est dans cet objectif que les industriels du secteur pharmaceutique se sont réunis, vendredi et samedi dernier à Rabat, pour «mener un débat de fond» sur les moyens d’attirer une partie des investissements mondiaux dans la recherche biomédicale. L’enjeu est de capter une partie des 80 milliards de dollars que draine «la sous-traitance de la R&D.

De ce total, les essais cliniques pèsent 54 milliards. Au Maroc, plusieurs études ont identifié un potentiel de près de 1 milliard de DH par an, sur les 10 prochaines années», selon Amine Benabderrazik, président de l’association «Les entreprises du médicament au Maroc», organisatrice du colloque. Ses membres sont majoritairement des filiales des big pharma.

L’ambition de l’association est de hisser le Maroc au top 3 en Afrique en matière de recherche biomédicale dans les 5 prochaines années. Le gouvernement a été interpellé sur d’éventuelles incitations à une activité à forte valeur ajoutée et créatrice d’emplois qualifiés. Aux Etats-Unis, la recherche biomédicale a permis de créer 900.000 emplois directs, avec un impact économique global de 1.200 milliards de dollars. Au Royaume-Uni, c’est 230.000 emplois directs et 90 milliards de dollars, relève Moncef Slaoui, président de Galvani Bioelectronics qui a mis l’accent sur une série de pré requis.

Le nouveau ministre de la Santé, annoncé au départ de ce colloque, a finalement posé un lapin aux organisateurs. Dans un futur proche, un médicament sur trois sera biologique, fait remarquer Said Amzazi, ministre de l’Education nationale et la recherche scientifique. Cancer, diabète, tuberculose… Autant de maladies traitées grâce aux biomédicaments. Au niveau national, quelques initiatives ont permis d’aboutir à des résultats concluants.

C’est le cas notamment du laboratoire de biotechnologie relevant de la Fondation Mascir. Toutefois, en dépit des efforts des différents centres de R&D, la valorisation des innovations reste encore un frein, comme l’a souligné Amzazi. Selon lui, «le Maroc dispose des atouts lui permettant de s’ériger en exportateur dans ce secteur».

C’est le cas notamment de valorisation des plantes ou de l’extraction des molécules naturelles, a-t-il dit. La stratégie d’accélération industrielle a identifié la recherche biomédicale focalisée sur les essais cliniques en tant qu’écosystème. Les opérateurs «y croient fortement», selon Benabderrazik. Il a expliqué que c’est un créneau qui a «une valeur structurante, à la fois un mode d’accès à l’innovation thérapeutique, une source de formation continue et un accélérateur économique».

ﻳﺘﻤﻮﻗﻊ ﺍﻟﻤﻐﺮﺏ ﻓﻲ ﺻﻨﺎﻋﺔ ﺟﺪﻳﺪﺓ ُﻣﻨﺸﺌﺔ ﻟﻠﻘﻴﻤﺔ : ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ

D’éminents chercheurs marocains en biomédical reconnus à l’international ont pris part à ce colloque. Ph. Kartouch

ﺍﻟﺠﻤﻌﺔ 9 ﻭ ﺍﻟﺴﺒﺖ 10 ﻓﺒﺮﺍﻳﺮ 2018

ﺑﺤﻀﻮﺭ ﺭﺋﻴﺲ ﺍﻟﺤﻜﻮﻣﺔ، ﺍﻟﺪﻛﺘﻮﺭ ﺳﻌﺪ ﺍﻟﺪﻳﻦ ﺍﻟﻌﺜﻤﺎﻧﻲ، ﺟﻤﻌﺖ ﻣﻘﺎﻭﻻﺕ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ ﻣﺠﻤﻮﻉ ﻓﺎﻋﻠﻲ ﻗﻄﺎﻉ ﺍﻟﺼﺤﺔ ﻭﺻﻨﺎﻋﺔ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ ﻣﻦ ﺧﻼﻝ ﺗﻨﻈﻴﻢ ﺍﻟﻨﺪﻭﺓ ﺍﻟﻮﻁﻨﻴﺔ ﺍﻷﻭﻟﻰ ﺍﻟﻤﺨﺼﺼﺔ ﻟﻠﺒﺤﺚ ﺍﻟﻄﺐ ﺍﻟﺤﻴﻮﻱ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ، ﺗﺤﺖ ﻋﻨﻮﺍﻥ « ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ، ﺗﺤﺪﻱ ﺍﻟﻌﻘﺪ ﺍﻟﻤﻘﺒﻞ » . ﺳﺘﺘﻴﺢ ﻫﺬﻩ ﺍﻟﺒﺎﺩﺭﺓ ﺍﻷﻭﻟﻰ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ ﻭﻟﻤﺪﺓ ﻳﻮﻣﻴﻦ، ﺟﻤﻊ ﺑﺎﺣﺜﻴﻦ ﺑﺎﺭﺯﻳﻦ ﻓﻲ ﻣﺠﺎﻝ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻐﺮﺏ ﻭﻓﻲ ﺍﻟﻌﺎﻟﻢ، ﻭﻛﺬﺍ ﺍﻟﻌﺪﻳﺪ ﻣﻦ ﻣﻤﺜﻠﻲ ﺍﻟﺤﻜﻮﻣﺔ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻴﺔ ﻭﻣﺠﻤﻮﻉ ﺍﻷﻁﺮﺍﻑ ﺍﻟﻤﻌﻨﻴﺔ : ﺃﻛﺎﺩﻳﻤﻴﺔ، ﺟﻤﻌﻮﻳﺔ، ﺍﻗﺘﺼﺎﺩﻳﺔ ﻭﺍﻟﺪﺑﻠﻮﻣﺎﺳﻴﺔ

ﻣﻦ ﺧﻼﻝ ﻫﺬﻩ ﺍﻟﻨﺪﻭﺓ، ﻗﺪ ﻳﺮﺍﻫﻦ ﺍﻟﻤﻐﺮﺏ ﻋﻠﻰ ﺻﻨﺎﻋﺔ ﺟﺪﻳﺪﺓ ﺟﺪ ﻭﺍﻋﺪﺓ، ﻭﻫﺬﻩ ﺍﻟﻤﺮﺓ، ﻓﻲ ﻗﻄﺎﻉ ﻣﺎﺩﻱ ﻭﻻﻣﺎﺩﻱ : ﺇﻧﻪ ﻗﻄﺎﻉ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﻌﻠﻤﻲ

ﻓﻌﻠﻰ ﺍﻟﺼﻌﻴﺪ ﺍﻟﺪﻭﻟﻲ، ﻳﺸﻜﻞ ﺍﻟﺘﻌﺎﻗﺪ ﻣﻦ ﺍﻟﺒﺎﻁﻦ ﻷﻧﺸﻄﺔ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﻭﺍﻟﺘﻄﻮﻳﺮ ﻧﺼﻒ ﺍﻟﻘﻄﺎﻉ، ﺃﻱ ﻣﺎ ﻳﻌﻨﻲ ﺳﻮﻕ ُﺗﻘﺪﺭ ﺑﺄﺯﻳﺪ ﻣﻦ 80 ﻣﻠﻴﺎﺭ ﺩﻭﻻﺭ، ﺳﺘﺨﺼﺺ ﻣﺎ ﻳﻘﺎﺭﺏ 54 ﻣﻠﻴﺎﺭ ﻣﻨﻬﺎ ﻟﻠﺘﺠﺎﺭﺏ ﺳﺮﻳﺮﻳﺔ. ﻓﻴﻤﺎ ﻳﺨﺺ ﺍﻟﻤﻐﺮﺏ، ُﺗﺸﺨﺺ ﻋﺪﺓ ﺩﺭﺍﺳﺎﺕ ﺣﻮﻝ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﻗﺪﺭﺓ ﻟﻠﻨﻤﻮ ﺑﺤﻮﺍﻟﻲ ﻣﻠﻴﺎﺭ ﺩﺭﻫﻢ ﺳﻨﻮﻳﺎ ﻋﻠﻰ ﻣﺪﻯ ﺍﻟﺴﻨﻮﺍﺕ ﺍﻟﻌﺸﺮ ﺍﻟﻤﻘﺒﻠﺔ.

ﻟﻬﺬﺍ ﻳﺘﻢ ﺍﻟﺘﻔﻜﻴﺮ ﻣﻠﻴﺎ ﺍﻟﻴﻮﻡ ﻣﻦ ﻗﺒﻞ ﻣﻘﺎﻭﻻﺕ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻴﺔ، ﻭﻫﻲ ﻓﺮﻭﻉ ﻣﻐﺮﺑﻴﺔ ﻟﺸﺮﻛﺎﺕ ﻣﺘﻌﺪﺩﺓ ﺍﻟﺠﻨﺴﻴﺔ، ﻟﺠﻌﻞ ﺑﻠﺪﻧﺎ ﻳﺴﺘﻔﻴﺪ ﻣﻦ ﻫﺬﻩ ﺍﻻﺳﺘﺜﻤﺎﺭﺍﺕ ﺍﻟﺪﻭﻟﻴﺔ، ﺧﺎﺻﺔ ﻓﻲ ﻣﺠﺎﻝ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﺍﻟﺬﻱ ﺳﻴﻜﻮﻥ ﺑﺎﻟﺘﺄﻛﻴﺪ ﺃﺣﺪ ﺍﻟﺘﺤﺪﻳﺎﺕ ﺍﻟﺮﺋﻴﺴﻴﺔ ﻟﻠﻘﻄﺎﻉ ﻓﻲ ﺍﻟﻌﻘﺪ ﺍﻟﻤﻘﺒﻞ

ﺑﺠﻤﻊ ﻛﻞ ﺍﻷﻁﺮﺍﻑ ﺍﻟﻤﺘﺪﺧﻠﺔ ﻭﺍﻟﻔﺎﻋﻠﻴﻦ ﺍﻟﻤﻌﻨﻴﻴﻦ ﺑﺎﻟﻤﻮﺿﻮﻉ ﻭﺑﺎﻟﻌﻤﻞ ﻋﻠﻰ ﺗﻄﻮﻳﺮ ﻭﺗﻌﺰﻳﺰ ﺃﻧﺸﻄﺔ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ، ﻗﺪ ﺗﺮﺗﻘﻲ ﺍﻟﻤﻤﻠﻜﺔ ﺇﻟﻰ ﻣﺎ ﺑﻴﻦ 3 ﺃﻭﺍﺋﻞ ﺍﻟﺪﻭﻝ ﺍﻹﻓﺮﻳﻘﻴﺔ

ﺣﺴﺐ ﺃﻣﻴﻦ ﺑﻨﻌﺒﺪ ﺍﻟﺮﺍﺯﻕ، ﺭﺋﻴﺲ ﺟﻤﻌﻴﺔ ﻣﻘﺎﻭﻻﺕ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ ﺑﺎﻟﻣﻐﺭﺏ

ﻟﻠﺒﺤﻮﺙ ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ ﻗﻴﻤﺔ ُﻣﻬﻴﻜﻠﺔ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﺪﻯ ﺍﻟﻤﺘﻮﺳﻂ ﻭﺍﻟﻄﻮﻳﻞ. ﺇﻧﻬﺎ ﻓﻲ ﻧﻔﺲ ﺍﻟﻮﻗﺖ ﻁﺮﻳﻘﺔ ﻣﺘﻤﻴﺰﺓ ﻟﻠﻮﺻﻮﻝ ﻟﻼﺑﺘﻜﺎﺭ ﺍﻟﻌﻼﺟﻲ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻠﻤﺮﺿﻰ، ﻣﺼﺪﺭ ﺗﻜﻮﻳﻦ ﻣﺴﺘﻤﺮ ﻟﻤﻬﻨﻴﻲ ﺍﻟﺼﺤﺔ ﻭﻛﺬﺍ ُﻣﺴﺮﻉ ﺍﻗﺘﺼﺎﺩﻱ ﻟﻠﻘﻄﺎﻉ ﺍﻟﺼﻴﺪﻻﻧﻲ

ﻭﻟﻬﺬﻩ ﺍﻟﻐﺎﻳﺔ، ﻭﻓﻲ ﺇﻁﺎﺭ ﺧﻄﺔ ﺍﻟﺘﺴﺮﻳﻊ ﺍﻟﺼﻨﺎﻋﻲ 2020-2014، ﺃﻁﻠﻘﺖ ﺍﻟﺤﻜﻮﻣﺔ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻴﺔ ﻓﻲ ﻣﺎﺭﺱ 2016 ﻣﺸﺮﻭﻋﺎ ﻹﻗﺎﻣﺔ ﻧﻈﻢ ﺇﻳﻜﻮﻟﻮﺟﻴﺔ، ُﻳﻜﺮَﺱ ﻭﺍﺣﺪ ﻣﻨﻬﺎ ﺧﺼﻴﺼﺎ ﻟﻠﺒﺤﺚ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﺍﻹﺣﻴﺎﺋﻲ، ﻭُﻣﺮﻛﺰﺍ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺘﺠﺎﺭﺏ ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ. ﻳﻨﺺ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻤﺸﺮﻭﻉ ﻋﻠﻰ ﺗﺪﺍﺑﻴﺮ ﺗﺤﻔﻴﺰﻳﺔ ﺗﺸﺮﻳﻌﻴﺔ، ﺍﻗﺘﺼﺎﺩﻳﺔ ﻭﺃﻛﺎﺩﻳﻤﻴﺔ

ﻳﻄﻤﺢ ﺍﻟﻤﻐﺮﺏ ﺇﺫﻥ ﻟﺘﻄﻮﻳﺮ ﺃﻧﺸﻄﺔ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﻭﺍﻟﺘﻄﻮﻳﺮ ﺍﻟﺼﻴﺪﻻﻧﻲ، ﺳﻮﺍء ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻠﺘﺠﺎﺭﺏ ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ ﺃﻭ ﻧﻘﻞ ﺧﺪﻣﺎﺕ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﻭﺍﻟﺘﻄﻮﻳﺮ ﺍﻟﺼﻴﺪﻻﻧﻲ. ﻫﺬﺍ ﺍﻟﺘﻄﻠﻊ ﻫﻮ ﺃﻛﺜﺮ ﺿﺮﻭﺭﺓ ﻧﻈﺮﺍ ﻟﻜﻮﻥ ﻧﻈﻢ ﺇﻳﻜﻮﻟﻮﺟﻴﺔ ﺃﺧﺮﻯ ُﻣﺸَﺨﺼﺔ ﻛﺤﺎﻣﻠﺔ ﻟﻔﺮﺹ ﺍﻹﻧﻤﺎء (ﻻﺳﻴﻤﺎ ﺍﻟﺒﺪﺍﺋﻞ ﺍﻟﺤﻴﻮﻳﺔ ﻭﺗﺼﺪﻳﺮ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ) ﻟﻦ ﺗﺘﺤﻘﻖ ﺇﻻ ﺑﺘﻄﻮﺭ ﺍﻷﺑﺤﺎﺙ ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ

ﺇﻻ ﺃﻧﻪ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﻤﻠﻜﺔ ﻣﻮﺍﺟﻬﺔ ﺍﻟﻌﺪﻳﺪ ﻣﻦ ﺍﻟﺘﺤﺪﻳﺎﺕ ﻟﺘﺤﻘﻴﻖ ﻗﺪﺭﺍﺗﻬﺎ ﺍﻟﻜﺎﻣﻠﺔ ﻓﻲ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻘﻄﺎﻉ ﺍﻟﻮﺍﻋﺪ. ﺃﻭﻻ، ﺇﻥ ﺗﻌﻘﻴﺪ ﻭﻏﻴﺎﺏ ﺍﻟﺘﻮﻗﻌﻴﺔ ﻟﻺﻁﺎﺭ ﺍﻟﺘﻨﻈﻴﻤﻲ ُﺗﻌﻴﻖ ﺑﻘﻮﺓ ﺍﻟﺠﺎﺫﺑﻴﺔ ﺍﻟﻮﻁﻨﻴﺔ ﻓﻲ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻤﺠﺎﻝ. ﺛﻢ ﺇﻧﻪ ﻣﻦ ﺍﻟﻀﺮﻭﺭﻱ ﺗﻔﻌﻴﻞ ﻛﺎﻓﺔ ﺍﻟﺮﻭﺍﻓﻊ ﺍﻟﻤﺆﺳﺴﺎﺗﻴﺔ، ﺍﻻﻗﺘﺼﺎﺩﻳﺔ ﻭﺍﻟﻤﺎﻟﻴﺔ ﻟﻤﻀﺎﻋﻔﺔ ﺍﻟﺘﺠﺎﺭﺏ ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻐﺮﺏ. ﻭﺃﺧﻴﺮﺍ، ﻓﺈﻥ ﻋﺪﺩ ﺷﺮﻛﺎﺕ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﻤﺘﻌﺎﻗﺪﺓ ﺍﻟﻌﺎﻣﻠﺔ (CRO) ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻐﺮﺏ ﻣﺤﺪﻭﺩ ﺟﺪﺍ، ﻓﻲ ﻭﻗﺖ ﺃﻧﻬﺎ ﺗﺸﻜﻞ ﺣﻠﻘﺔ ﺣﻴﻮﻳﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻮﺳﺎﻁﺔ ﺍﻟﻤﺘﻨﺎﻣﻴﺔ ﻣﺎ ﺑﻴﻦ ﺍﻟﻤﺨﺘﺒﺮﺍﺕ ﺍﻟُﻤﺒﺘﻜﺮﺓ ﻭﺍﻟﺒﺎﺣﺜﻴﻦ.

ﺣﺴﺐ ﺍﻟﺪﻛﺘﻮﺭ ﻣﻨﺼﻒ ﺍﻟﺴﻼﻭﻱ، ﺭﺋﻴﺲ ﻛﻠﻔﺎﻧﻲ ﺑﻴﻮﺇﻟﻜﺘﺮﻭﻧﻴﻚ ﻭﺑﺎﺣﺚ ﻣﻌﺘﺮﻑ ﺑﻪ ﺩﻭﻟﻴﺎ ﻹﺳﻬﺎﻣﺎﺗﻪ ﺍﻟﻌﺪﻳﺪﺓ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﻘﺪﻡ ﺍﻟﻌﻠﻤﻲ ﻓﻲ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ

ﺗﻜﻤﻦ ﻋﻮﺍﻣﻞ ﺍﻟﻨﺠﺎﺡ ﺍﻟﺮﺋﻴﺴﻴﺔ ﻟﺘﻄﻮﻳﺮ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﻓﻲ ﻭﺿﻊ ﺍﺳﺘﺮﺍﺗﻴﺠﻴﺎﺕ ﻣﺪﻣﺠﺔ، ﻣﻮﺍءﻣﺔ ﻭﻣﻨﺴﺠﻤﺔ ﺑﻴﻦ ﻣﺨﺘﻠﻒ ﺍﻟﺴﻴﺎﺳﺎﺕ ﺍﻟﻌﻤﻮﻣﻴﺔ ﻭﺍﻟﺪﻭﺍﺋﺮ ﺍﻟﻮﺯﺍﺭﻳﺔ ﺍﻟﻤﻌﻨﻴﺔ ﻭﻭﺟﻮﺩ ﻗﻮﺍﻧﻴﻦ ﻭﺃﻧﻈﻤﺔ ﻣﺴﺘﻘﺮﺓ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﺪﻯ ﺍﻟﻄﻮﻳﻞ ﻭﺑﺎﻟﺘﺎﻟﻲ َﻣَﺘﻮﻗﻌﺔ

ﺇﺫ ﺳﻴﻜﻮﻥ ﻟﺘﺪﺍﺑﻴﺮ ﺇﺭﺍﺩﻳﺔ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﺴﺘﻮﻯ ﺍﻟﺘﻨﻈﻴﻤﻲ ﻭﺍﻟﻤﻌﻴﺎﺭﻱ ﺃﺛﺮ ﺇﻳﺠﺎﺑﻲ ﻋﻠﻰ ﺗﺤﻘﻴﻖ ﻗﺪﺭﺍﺕ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻨﻈﺎﻡ ﺍﻟﺒﻴﺌﻲ. ﺃﻭﻻ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﺴﺘﻮﻯ ﺍﻟﺼﺤﻲ، ﻻﺳﻴﻤﺎ ﺇﺯﺍء ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ ﺍﻟﻤﻐﺎﺭﺑﺔ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﺳﻴﺤﺼﻠﻮﻥ ﺑﺸﻜﻞ ﻣﺒﻜﺮ ﻋﻠﻰ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ ﺍﻟﻨﺎﺗﺠﺔ ﻋﻦ ﺃﺣﺪﺙ ﺍﻻﺑﺘﻜﺎﺭﺍﺕ. ﺛﻢ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺼﻌﻴﺪ ﺍﻻﻗﺘﺼﺎﺩﻱ، ﺑﻔﻀﻞ ﺍﺳﺘﺜﻤﺎﺭﺍﺕ ﺍﻟﺼﻨﺎﻋﺎﺕ ﺍﻟﺼﻴﺪﻻﻧﻴﺔ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻴﺔ ﻭﻟﻜﻦ ﺃﻳﻀﺎ ﻣﻦ ﺧﻼﻝ ﺗﺼﺪﻳﺮ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ ﺍﻟﻤﺼﻨﻌﺔ ﻣﺤﻠﻴﺎ ﻭﺍﺳﺘﻘﺮﺍﺭ ﺷﺮﻛﺎﺕ ﺗﻘﺪﻳﻢ ﺍﻟﺨﺪﻣﺎﺕ ﻟﻠﺒﺤﻮﺙ ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ، ﻻﺳﻴﻤﺎ ﺷﺮﻛﺎﺕ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﻤﺘﻌﺎﻗﺪﺓ (CRO) ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ ﻭﻣﺎ ﻗﺒﻞ ﺍﻟﺴﺮﻳﺮﻳﺔ. ﺛﻢ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﺴﺘﻮﻯ ﺍﻟﻌﻠﻤﻲ، ﻣﻦ ﺧﻼﻝ ﻧﻘﻞ ﺍﻟﻤﻌﺮﻓﺔ، ﻭﻓﻲ ﺑﻌﺾ ﺍﻟﺤﺎﻻﺕ ﻧﻘﻞ ﺍﻟﺘﻜﻨﻮﻟﻮﺟﻴﺎ، ﻣﻊ ﺍﻧﻔﺘﺎﺡ ﺃﻛﺒﺮ ﻋﻠﻰ ﺍﻻﺑﺘﻜﺎﺭ. ﻭﺃﺧﻴﺮﺍ، ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺼﻌﻴﺪ ﺍﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ، ﻣﻦ ﺧﻼﻝ ﺧﻠﻖ ﻭﻅﺎﺋﻒ ﺟﺪﻳﺪﺓ ﻭﻣﺆﻫﻠﺔ، ﺧﺎﺻﺔ ﺑﻔﻀﻞ ﻭﺿﻊ ﻭﺣﺪﺍﺕ ﺗﻜﻮﻳﻦ ﺫﺍﺕ ﻗﺎﺑﻠﻴﺔ ﻋﺎﻟﻴﺔ ﻟﻠﺘﻮﻅﻴﻒ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﺨﺮﻳﺠﻲ ﺍﻟﺠﺎﻣﻌﺎﺕ ﺍﻟﻄﺒﻴﺔ ﻭﺍﻟﻌﻠﻤﻴﺔ ﻭ ﺍﻟﺼﻴﺪﻻﻧﻴﺔ

ﺑﻬﺬﺍ ﺍﻟﻄﻤﻮﺡ، ﺟﻤﻌﺖ ﻣﻘﺎﻭﻻﺕ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ ﻣﺠﻤﻮﻉ ﺍﻷﻁﺮﺍﻑ ﺍﻟﻤﻌﻨﻴﺔ، َﻟﻴﻌﻲ ﺍﻟﺠﻤﻴﻊ ﺑﺎﻟﻔﺮﺹ ﺍﻟﺘﻲ ﻳﺘﻴﺤﻬﺎ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻘﻄﺎﻉ، ﺑﻬﺪﻑ ﺍﻟﺘﺰﺍﻡ ﺟﻤﺎﻋﻲ ﻟﺘﻔﻌﻴﻞ ﺍﻟﺮﻭﺍﻓﻊ ﺍﻟﻼﺯﻡ ﻹﺷﻌﺎﻋﻪ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ. ﺇﻥ ﺃﻋﻀﺎء ﻣﻘﺎﻭﻻﺕ ﺍﻷﺩﻭﻳﺔ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ، ﺑﺸﺮﺍﻛﺔ ﻣﻊ ﺟﻤﻴﻊ ﻓﺎﻋﻠﻲ ﺍﻟﻘﻄﺎﻉ، ﻋﻠﻰ ﺍﺳﺘﻌﺪﺍﺩ ﻟﺒﺬﻝ ﻛﻞ ﺍﻟﺠﻬﻮﺩ ﻣﻦ ﺃﺟﻞ ﺍﻟﺘﻨﻤﻴﺔ ﺍﻟﻔﻌﻠﻴﺔ ﻟﺼﻨﺎﻋﺔ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﺍﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ

Le Maroc se positionne sur une nouvelle industrie créatrice de valeur : La Recherche Biomédicale

D’éminents chercheurs marocains en biomédical reconnus à l’international ont pris part à ce colloque. Ph. Kartouch

Vendredi 9 et samedi 10 février 2018

En présence du Chef de Gouvernement, Dr Saad Eddine El Othmani, LEMM (Les Entreprises du Médicament au Maroc) réunit l’ensemble des acteurs du secteur de la santé et de l’industrie pharmaceutique en organisant le premier Colloque National dédié à la Recherche Biomédicale au Maroc, intitulé « La Recherche Biomédicale, défi de la prochaine décennie ». Cette première au Maroc permettra de réunir durant deux journées d’éminents chercheurs dans la recherche biomédicale au Maroc et dans le monde, ainsi que plusieurs représentants du gouvernement marocain et l’ensemble des parties prenantes : académiques, associatives, économiques et diplomatiques.

A  travers  ce  Colloque,  le  Maroc  pourrait  parier  sur  une nouvelle industrie fortement prometteuse, et cette-fois ci, dans un secteur aussi bien matériel qu’immatériel : celui de la Recherche.

Sur le plan international, la sous-traitance des activités de R&D pharmaceutique représente la moitié du secteur, c’est-à-dire un marché estimé à plus de 80 Milliards de $, dont près de 54 Milliards seront alloué aux essais cliniques. En ce qui concerne le  Maroc,  plusieurs  études  sur  la  Recherche  Biomédicale identifient un potentiel de développement de près d’un Milliard de Dirhams par an, sur les dix prochaines années.

C’est pourquoi une réflexion en profondeur est aujourd’hui menée  par  les  entreprises  pharmaceutiques  marocaines, filiales de multinationales, afin de faire profiter notre pays de ces investissements internationaux, notamment dans la recherche biomédicale qui sera certainement un des défis majeurs du secteur pour la prochaine décennie.

En fédérant l’ensemble des parties prenantes et des acteurs concernés par le sujet et en s’attelant à développer et à promouvoir les activités de Recherche Biomédicale, le Royaume pourrait se hisser dans le Top-3 des pays africains.

Selon Amine Benabderrazik, Président du LEMM :

« La recherche clinique a une valeur structurante sur le moyen et long terme. Elle est à la fois un mode privilégié d’accès à l’innovation thérapeutique pour le patient, une source de formation continue pour les professionnels de la santé ainsi qu’un accélérateur économique du secteur pharmaceutique ».

A cet effet, et dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, le gouvernement marocain a lancé en Mars 2016 un projet de mise en place d’écosystèmes, dont un est dédié spécifiquement a la recherche biomédicale et focalisé sur les essais cliniques. Ce projet prévoit des mesures incitatives législatives, économiques et académiques.

Le Maroc ambitionne donc de développer les activités de R&D pharmaceutiques, tant pour les essais cliniques que pour l’out sourcing des services de R&D pharmaceutiques. Cette aspiration est d’autant plus nécessaire que d’autres écosystèmes identifiés comme porteurs d’opportunités (notamment les bio-similaires et l’export de médicaments) ne pourront se concrétiser qu’avec le développement de la recherche clinique.

Le Royaume doit néanmoins faire face à de multiples défis afin de réaliser son plein potentiel dans ce secteur prometteur. Tout d’abord, la complexité et le manque de prédictibilité du cadre réglementaire handicapent fortement l’attractivité nationale dans ce domaine. Ensuite, il est nécessaire d’activer tous les leviers institutionnels, économiques et financiers afin de multiplier les essais cliniques au Maroc. Enfin, le nombre de CRO opérant au Maroc est trop limité, or ils sont un maillon crucial dans l’intermédiation croissante entre les laboratoires innovants et les investigateurs.

Selon le Dr Moncef Slaoui, Président de Galvani Bioelectronics et chercheur reconnu sur la scène internationale pour ses multiples contributions aux avancées scientifiques dans la Recherche Biomédicale :

« Les facteurs clés de succès pour le développement de la Recherche Biomédicale sont la mise en place de stratégies intégrées, alignées et cohérentes entre les différentes politiques publiques et les départements ministériels concernés et l’existence de lois et réglementations stables à long-terme et donc prédictibles ».

Des mesures volontaristes sur le plan réglementaire et normatif auront un impact positif sur la réalisation du potentiel de cet écosystème. Tout d’abord sur le plan sanitaire, notamment auprès des patients marocains qui auront ainsi un accès précoce aux médicaments issus de la dernière innovation. Ensuite sur le plan économique, grâce aux investissements des industries biopharmaceutiques mais aussi à travers l’export des médicaments fabriqués localement et l’installation de sociétés de prestation de service pour la recherche clinique, notamment les CRO cliniques et précliniques. Puis sur le plan scientifique, à travers un transfert des connaissances, et dans certains cas un transfert technologique, avec une ouverture plus prononcée sur l’innovation. Sur le plan social, à travers la création d’emplois nouveaux et qualifiés, grâce notamment à l’installation de modules de formation à forte employabilité pour les lauréats des universités médicales et scientifiques.

C’est avec cette ambition que LEMM a réuni l’ensemble des parties prenantes, pour une prise de conscience des opportunités qu’offre ce secteur, en vue d’un engagement collectif pour activer les leviers nécessaires a son rayonnement au Maroc. Les membres de LEMM, en partenariat avec l’ensemble des opérateurs du secteur, sont disposés à déployer tous les efforts pour le développement effectif d’une industrie de la Recherche Biomédicale au Maroc.

Recherche biomédicale: «Un mode privilégié d’accès à l’innovation thérapeutique»

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L’Économiste du 09 Février 2018

Rabat accueille ces 9 et 10 février un colloque national sur la recherche biomédicale. Cet événement rassemblera d’éminents chercheurs de renommée mondiale. La communauté scientifique se mobilise pour promouvoir cette activité au Maroc. Et ce au moment où, sur le plan international, il est prévu à l’horizon 2018, la sous-traitance de près de la moitié des activités de R&D pharmaceutique.

Ceci représente un marché de plus de 80 milliards de dollars dont plus de 46% seraient alloués aux essais cliniques. Pour le Maroc, une étude de Valyans fait ressortir  un potentiel de développement de près de 1 milliard de DH/ an à l’horizon 2020, soit près de 10% du potentiel de la région Mena. Connu à l’échelle nationale et internationale dans le domaine, le Pr Farid Hakkou fait le point.

L’Etat veut mettre en place un écosystème dédié à la santé dont la recherche biomédicale. Quelles sont les opportunités qui se profilent dans ce domaine? Quelles sont les estimations des budgets nationaux et internationaux en la matière?


Pr Farid Hakkou:
Tout d’abord, il est essentiel de rappeler que la recherche biomédicale, et plus spécifiquement la recherche clinique, a une valeur structurante sur les moyen et long terme. Elle est à la fois un mode privilégié d’accès à l’innovation thérapeutique pour le patient et une source de formation continue pour les professionnels de la santé. La recherche biomédicale améliore ainsi la qualité des soins et offre de nombreuses opportunités sur le plan social, sanitaire et économique. Elle améliore aussi le financement des infrastructures de santé, le rayonnement des chercheurs marocains et leur développement, l’accès à des traitements innovants, le transfert de technologie et de savoir-faire vers le Maroc.
Dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI) 2014-2020, le gouvernement a lancé en mars 2016 un projet de mise en place d’écosystèmes, dont un dédié spécifiquement à la recherche biomédicale et focalisée sur les essais cliniques. Ce projet prévoit des mesures incitatives législatives, économiques et académiques. Le Maroc ambitionne donc de développer les activités de R&D pharmaceutiques tant pour les essais cliniques que pour l’outsourcing des autres services R&D pharmaceutiques. Sur le plan international, il est prévu, d’ici 2020, une sous-traitance de près de la moitié des activités de R&D pharmaceutiques. Au Maroc, on évalue le potentiel de développement de la recherche biomédicale à près de 1 milliard de DH par an sur les dix prochaines années.

La législation actuelle est-elle adéquate pour garantir et sécuriser la pratique de la recherche médicale au Maroc?
– Afin de mener à bien cette vision, de nombreuses pistes de réflexion et de leviers d’actions sont rapidement et facilement accessibles, notamment sur le plan réglementaire et procédural. La loi 28-13 est aujourd’hui complète mais nécessite les décrets d’application pour sa mise en œuvre. Quelques mesures essentielles peuvent être citées, telles que les modalités de déroulement des recherches au cours de la première administration d’un nouveau médicament, l’accélération des procédures d’approbation des essais cliniques, la mise en place d’un guichet unique pour le dépôt d’autorisation des projets de recherches cliniques, la mise en place d’une commission d’experts pour le pilotage de la recherche clinique ou encore les modalités d’importation des produits médicaux objet de la recherche. Bien évidemment, tout cela doit être accompagné par une véritable stratégie d’incitations fiscales, d’encouragement de création de centres de recherche publics et privés, de formation et de promotion de la destination Maroc pour les essais cliniques.

Sur le volet de protection des patients, quelles sont les garanties accordées aux volontaires?

La protection des patients est le point le plus important et le plus sensible. D’ailleurs, la loi n° 28-13 de décembre 2015, qui régit la recherche biomédicale au Maroc, porte une volonté clairement affichée de la priorité donnée à la sécurité des patients. Cette loi donne toute l’importance à la sécurité et le bien-être des personnes qui se prêtent à la recherche biomédicale et mentionne clairement que les intérêts des patients doivent toujours prévaloir sur les intérêts de la science. Cette protection des patients et la conduite d’essais cliniques sont fondées sur la protection des droits de l’homme et sur le respect de la dignité humaine, telle qu’elle est évoquée dans la déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme adoptée à la Conférence générale de l’Unesco le 9 octobre 2005.
Par ailleurs, il est important de signaler que l’utilisation et la diffusion internationale des résultats d’essais cliniques sont conditionnées au respect des bonnes pratiques cliniques (BPC), adoptées par la conférence internationale d’harmonisation de 1996 et plusieurs fois révisée depuis. Si ces BPC, qui sont une norme internationale relative à la bioéthique, ne sont pas respectées, la portée des résultats de l’étude ne peut être reconnue internationalement ni par les autorités étrangères ni par la communauté scientifique mondiale.

Est-ce que l’éthique est respectée dans la recherche biomédicale au Maroc?

Aucune recherche ne peut démarrer si elle n’a pas reçu l’avis du comité d’éthique pour la recherche biomédicale, l’avis de la commission de protection des données à caractère personnel et l’autorisation du ministère de la Santé. La mission majeure et essentielle du comité d’éthique est de garantir que la protection du patient soit bien assurée. Les modalités de recrutement, les informations fournies aux patients et le mode de recueil du consentement sont scrupuleusement évalués. Le comité s’assure qu’il a été précisé au patient la possibilité de se retirer à tout moment du projet de recherche, sans justification et sans conséquences pour sa santé. Aujourd’hui, l’éthique est respectée dans la recherche biomédicale au Maroc dans les normes et la réglementation actuelles.

Quelles sont les principales attentes de la communauté scientifique?

Le Maroc doit néanmoins faire face à de multiples défis afin de réaliser son plein potentiel dans ce secteur prometteur. Tout d’abord, la complexité et le manque de prédictibilité du cadre réglementaire handicapent fortement l’attractivité nationale dans ce domaine. Ensuite, il est nécessaire d’activer tous les leviers institutionnels, économiques et financiers afin de multiplier les essais cliniques au Maroc. Enfin, le nombre de CRO (ndlr: Organisation de recherche clinique par contrat) opérant au Maroc est trop limité. Or ils sont un maillon crucial dans l’intermédiation croissante entre les laboratoires innovants et les investigateurs.

Le Maroc, futur hub régional de l’innovation

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Taher Hassen
Vice-Président de l’association Les Entreprises du Médicament au Maroc (LEMM) et DG de Merck Maroc
Les Inspirations éco du 05 Février 2018
Le Plan solaire marocain (PSM), initié par SM le roi Mohamed VI en 2009, a été accueilli avec enthousiasme par l’ensemble des acteurs du secteur énergétique. Aujourd’hui, personne ne remet en question la pertinence, la viabilité mais surtout la rentabilité de ce plan. Le paradigme est simple : un État visionnaire sait parier sur l’avenir. En effet, sur le court terme, la recherche, le développement et d’une manière plus globale, l’innovation nécessitent de lourds investissements, mais dont les externalités positives sont multiples et nombreuses sur le long terme : rentabilité économique, création de valeur au niveau local via l’intégration industrielle, innovation sociale, valorisation du capital immatériel à travers le transfert de savoir-faire et de connaissances, leadership international, et j’en passe. Le positionnement du Maroc sur les énergies nouvelles, relève du génie économique et politique ce qui fait aujourd’hui du du Maroc une des références mondiales dans le domaine.
L’innovation au coeur de l’industrie pharmaceutique
Pourquoi cette introduction sur un secteur qui n’est pas le mien ? Tout simplement parce que j’opère depuis de nombreuses années dans un secteur fortement dépendant de l’innovation et des progrès technologiques : l’industrie pharmaceutique. Notre secteur répond à la même logique que celle du secteur énergétique : créer de la valeur et obtenir un retour important, autant économique que social sur le long terme. Certains observateurs s’empêchent de concevoir une industrie de la santé innovante et portée sur la R&D de pointe, pour la seule et unique raison qu’un pays comme le Maroc, ne peut se payer le luxe de l’innovation. Je peux comprendre le raisonnement, mais je me pose la question suivante : Quel est l’impact d’un énième générique d’un IPP, d’un antidiabétique, un hypertenseur ? Cette logique est finalement inadéquate pour un pays – qui s’est déjà prouvé – visionnaire, aux ambitions internationales grandissantes et affichées au plus haut sommet de l’État. Rappelons que les laboratoires biopharmaceutiques, présents pour la plupart sur le territoire marocain depuis plusieurs décennies, sont confrontés à des évolutions rapides des connaissances scientifiques, sans cesse bouleversées par une recherche extrêmement active, et dans un environnement global en constante mutation. Nos entreprises s’ingénient à une relecture permanente des maladies afin d’adapter les process, les méthodes et les modèles dans la R&D. Ces progrès représentent une opportunité de taille pour le royaume afin d’accéder à une médecine moderne, individualisée, plus efficace et avec moins d’effets secondaires. Du sur mesure. Investir dans l’innovation et la R&D dans le secteur pharmaceutique est aujourd’hui l’évidence d’une profitabilité incontestée aussi bien pour le patient que pour le système de santé. Tout d’abord, nous le savons tous, l’économie mène et domine notre monde. Il est possible d’en débattre, mais on ne peut s’écarter à ce jour de cette réalité. Cependant, le plus important dans le secteur de la santé, c’est de gagner en indépendance face à toute logique comptable. Si celle-ci est incontournable sur le plan économique, les missions de santé publique sont vitales sur le plan humain. À ce titre, j’aimerai souligner que l’ADN des laboratoires biopharmaceutiques est d’agir au quotidien dans l’intérêt du patient. Ce n’est pas un slogan marketing, mais bel et bien le substrat de notre modèle économique, la raison même de notre existence. Sans une compréhension micro-détaillée des besoins du patient, aucun progrès scientifique n’est possible. Notre finalité est de permettre au patient de vivre plus longtemps, en bonne santé, actif et autonome, dans la dignité et avec une meilleure qualité de vie. Les exemples de progrès médicaux grâce à l’innovation thérapeutique ne manquent pas. Il n’est pas inutile de rappeler que les médicaments innovants ont considérablement augmenté l’espérance de vie et les chances de survie face aux maladies considérées comme immédiatement létales il y a 10 ans, mais qui tendent aujourd’hui de plus en plus vers la chronicité. Selon l’American Society of Cancer Oncology (ASCO), 83% des gains de survie dans le cancer sont attribuables à de nouveaux traitements. De la même manière, depuis près de trois décennies, les nouveaux traitements ont transformé des maladies lourdes en maladies chroniques et gérables, tels que le VIH ou encore le diabète.
Meilleur accès aux soins
Il est à mon avis essentiel de reconsidérer l’approche financière et économique des dépenses en santé. Aujourd’hui, un des principes de base de la pharmaco-économie, c’est d’évaluer le coût global de la gestion de la maladie plutôt que le coût immédiat du médicament ou des traitements prescrits. J’aimerai avancer deux exemples qui concernent de près la population marocaine : un meilleur traitement et accès aux médicaments antihypertenseurs pourrait sauver près de 200 000 vies et éviter plus d’un million d’hospitalisations. De même, dans des pays où le système de santé est déjà optimal, comme les États-Unis, l’amélioration de l’accès aux médicaments innovants chez les patients atteints de diabète permettrait d’éviter plus d’un million de visites aux urgences et des hospitalisations chaque année. Il est aussi prouvé aujourd’hui qu’un meilleur accès au médicament augmente la productivité des travailleurs, et par effet ricochet accroît la performance du tissu économique. Si les efforts en R&D des laboratoires biopharmaceutiques dans le monde sont gigantesques et se chiffrent désormais en centaines de milliards de dollars, il est plus que jamais le moment pour le Maroc de réussir à capter une part de ces investissements en R&D, au niveau local. D’ailleurs, une réflexion en profondeur est aujourd’hui menée par les laboratoires pharmaceutiques internationaux, basés au Maroc, afin de proposer un plan d’investissement colossal dans la R&D. Je tiens à souligner les efforts consentis par les autorités marocaines qui, avec beaucoup de clairvoyance, ont pris conscience du caractère stratégique de l’innovation dans le secteur du médicament, et des mesures concrètes et positives ont d’ores et déjà été entamées ces dernières années. Dans ce contexte, face aux opportunités d’investissement des laboratoires pharmaceutiques internationaux et aux enjeux en termes de performance, de souveraineté sanitaire et de leadership du royaume à l’échelle continentale, il est essentiel de promouvoir et soutenir un secteur pharmaceutique fort, innovant et créateur de valeur au même titre que la vision énergétique marocaine, clairvoyante, courageuse et ambitieuse, aujourd’hui saluée et référencée par la communauté internationale.
Taher Hassen
Vice-Président de l’association Les Entreprises du Médicament au Maroc (LEMM) et DG de Merck Maroc

Vers une industrie de la recherche biomédicale au Maroc?

Pr Najia Hajjaj-Hassouni

Medias24 du 07 Fevrier 2018

Les recherches biomédicales sont définies comme étant les recherches organisées et pratiquées sur l’être humain en vue du développement des connaissances biologiques et médicales. Elles devraient représenter une activité essentielle à tout établissement de santé dont l’objectif est la formation et/ou la pratique des soins.

Il est aujourd’hui évident que la recherche biomédicale ne saurait être concentrée dans les seuls pays du Nord, en raison de leurs avancées.

L’épidémiologie locale doit être prise en considération et les politiques de santé devraient s’appuyer sur des données nationales. La recherche dans ce domaine comporte non seulement une dimension de recherche au sens global du terme, mais comporte également un enseignement de portée plus générale, telle que le développement de la rigueur scientifique avec pour corollaire, l’amélioration de la qualité des soins.

Plus précisément, la recherche clinique a une valeur structurante sur le moyen et le long terme. Elle est à la fois un mode privilégié d’accès à l’innovation thérapeutique pour le patient et une source de formation continue pour les professionnels de la santé. La RB améliore ainsi la qualité des soins et offre de nombreuses opportunités:

Sur le plan sanitaire, à travers un accès précoce des patients aux médicaments issus de la dernière innovation;

* Sur le plan économique, à travers l’export des médicaments fabriqués localement qui bénéficieront de l’image qualitative fournie par les activités de recherche clinique. De même, l’installation de sociétés de prestation de service pour la recherche clinique, notamment les CRO cliniques et précliniques, permettrait la création de nombreux emplois qualifiés.

* Sur le plan scientifique: la recherche clinique nécessitera forcément un transfert des connaissances et dans certains cas un transfert technologique avec une ouverture plus prononcée sur l’innovation;

* Sur le plan de la formation: l’activité de recherche clinique permettra la mise en place de formations professionnelles à forte employabilité pour les jeunes lauréats des universités médicales et scientifiques.

A ce jour, la recherche marocaine bénéficie d’un environnement endogène et exogène plutôt favorable:

*bonne connaissance de certaines endémies sévissan dans le pays,

*exploration des affections émergentes ou des maladies rares d’origine génétique,

*amorce de recherches sur les pathologies cancéreuses et liées à des modifications de l’environnement ;

*recherches suivant des critères d’excellence parfois quasi verticales, conduites en continu de la clinique au laboratoire.

Par ailleurs, de nombreux points positifs lui ont été reconnus : existence de chercheurs compétents, disponibilité de ressources, ouverture et amélioration de la transparence, développement numérique, etc.

Cependant, de nombreux facteurs freinateurs sont aujourd’hui reconnus par l’ensemble des parties prenantes, dont:

*une faible culture de la recherche,

*une faible qualité des projets sur le plan méthodologique et leur lien avec la décision et l’action,

*une connaissance insuffisante de la méthodologie de recherche et de mobilisation des fonds de soutien,

*un manque de pilotage de suivi et d’évaluation,

*un problème d’éthique,

*une faible qualité des équipements et l’hétérogénéité de leur état

*et l’absence de motivation suffisante des enseignants-chercheurs pour de multiples raisons, qui résultent, en partie, d’une absence de travail d’équipe.

Pourtant, l’analyse de cette activité fait apparaître un potentiel de développement des activités d’outsourcing de la recherche biomédicale de près d’un Milliard de Dirhams par an, pour le Maroc, soit près de 10% du potentiel de la région MENA.

C’est dans ce sens que dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, le gouvernement marocain a lancé en Mars 2016 un projet de mise en place d’un projet d’écosystèmes, dont un dédié spécifiquement à la recherche biomédicale et focalisée sur les essais cliniques. Ce projet prévoit des mesures incitatives législatives, économiques et académiques.

Le Maroc ambitionne donc de développer les activités de R&D pharmaceutiques tant pour les essais cliniques que pour l’outsourcing des autres services R&D pharmaceutiques.

Ce chantier doit donc absorber le retard pris et tenir compte des expériences des pays ayant réussi dans ce secteur à l’échelle international. Il renferme un vaste programme de réorganisation de l’administration en vue de répondre avec célérité aux demandes des promoteurs de la recherche et un programme de formation ciblé pour les acteurs de la recherche et enfin la mise en place des procédures qui renforcent encore davantage la protection des personnes.

Ces axes sont en effet indispensables ; c’est de leur mise en place et de leur consolidation que pourront naître tous les autres réflexes liés à la recherche tels que le travail d’équipe, l’ouverture sur l’environnement, et bien entendu et avant tout, la mise en place de projets pertinents et de production scientifique.Ancien Doyen de la FMP- Université Mohammed V, Rabat

Membre de l’Académie Française de Médecine- Paris