Mieux diagnostiquer une maladie rare de l’enfant

La maladie de De Vivo, également appelé le syndrome du déficit en transporteur de glucose de type 1 (GLUT-1) est une maladie génétique rare de l’enfant, due à une mutation sur un gène. Le mode de transmission de la maladie est autosomique dominant, c’est-à-dire que les filles comme les garçons peuvent être touchés et qu’au moins un des parents présente une forme mineure de la maladie.

Le transporteur GLUT-1 assure en conditions normales le transport du glucose de la circulation sanguine vers toutes les cellules du cerveau. Chez les enfants malades, le transporteur est anormal et n’assure plus correctement cette fonction. Le cerveau se retrouve alors privé d’un élément nutritif et énergétique essentiel : le glucose.

Cette maladie très handicapante se caractérise par une atteinte cérébrale (encéphalopathie), marquée par plusieurs symptômes :

  • Une épilepsie de l’enfant résistante aux traitements antiépileptiques classiques ;
  • Une microcéphalie (développement insuffisant du périmètre crânien et donc de la boîte crânienne) ;
  • Un retard de développement psychomoteur ;
  • Une spasticité (augmentation anormale du tonus musculaire) ;
  • Une ataxie (difficulté à coordonner les mouvements) ;
  • Une dysarthrie(trouble de l’articulation de la parole) ;
  • Des troubles neurologiques paroxystiques survenant avant les repas.

Dans la majorité des cas, les symptômes débutent entre l’âge de 1 et 4 mois, après une gestation et une naissance strictement normales. L’intensité des symptômes est très variable d’un patient à l’autre et les formes mineures de la maladie sont courantes. Le traitement de la maladie repose sur la mise en place d’un régime cétogène jusqu’à l’âge adulte.

Les essais cliniques fuient la France

Alerte rouge pour la médecine française : le pays s’est effondré dans les essais cliniques. Il est relégué au sixième rang européen (voir tableau). « C’est un lent déclin depuis quinze ans, analyse Régine Rouzier, fondatrice de la société Cap Research. Avec la crise de 2008, les laboratoires américains ont rapatrié beaucoup d’essais aux Etats-Unis par patriotisme. Parallèlement, il y a eu l’ouverture des pays de l’Est, une concurrence moins chère. » Les centres d’essais privés comme Cap Research ont été laminés. Ils étaient encore onze en 2010, il n’en reste que trois.

L’explication tient à la fois à une application plus stricte qu’ailleurs du principe de précaution et à la lourdeur des règles françaises. Des normes qui se sont encore complexifiées avec l’affaire Biotrial : le décès d’un patient enrôlé dans un essai à Rennes a poussé l’Agence du médicament (ANSM) à renforcer encore les règles. Ainsi, depuis le 18 novembre 2016, les experts composant les comités de protection de personne sont désignés par tirage au sort. « Même pour les technologies innovantes de santé, tout est mis dans le même panier, explique Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech. Du coup, un produit d’immunologie peut être évalué par un spécialiste d’un tout autre sujet. » Un défaut d’expertise qui rallonge encore les délais. Résultat : les biotechs françaises vont d’emblée faire leurs études ailleurs en Europe. Signe de ces tensions entre les autorités réglementaires et les industriels, la société Carmat a suspendu ses essais cliniques en France – après le décès d’un cinquième patient, dû à une erreur humaine.

Au-delà de son impact sur la filière pharmaceutique, ce phénomène est lourd de conséquences. Premières victimes, les patients : être inclus dans un essai précoce, c’est avoir accès à un médicament innovant, parfois des années avant son autorisation. Le rayonnement scientifique de la France en est aussi affecté : les publications sont issues des hôpitaux ayant mené les études. Outre le manque à gagner pour les hôpitaux (qui perçoivent 15.000 euros par patient), estimé à 2 milliards par an par France Biotech.

SOURCE : REGISTRE EUROPÉEN DES ESSAIS CLINIQUES.

Hôpital marocain de campagne au camp Zaatari en Jordanie: Plus de 11.000 réfugiés syriens ont bénéficié des services médicaux

Le nombre de réfugiés syriens ayant bénéficié, en janvier dernier, des services médicaux de l’hôpital médico-chirurgical de campagne marocain, déployé par les Forces Armées Royales (FAR) au camp Zaatari, dans le gouvernorat d’Al-Mafraq (nord-est de la Jordanie), s’est élevé à 11.464, dont 4.542 enfants et nourrissons, 3.810 femmes et 3.112 hommes.

Durant la même période, l’hôpital a assuré 18.554 prestations médicales au profit des enfants et nourrissons (6.332 prestations), des femmes (6.596 prestations) et des hommes (5.626 prestations), selon des données de la direction de l’hôpital. Les différents services de l’hôpital ont prescrit 8.749 ordonnances gratuites. Le service des urgences a reçu 3.031 personnes, suivi du service de la médecine générale (2.600) et du service pédiatrique (1.238), selon la même source.

L’hôpital a également enregistré 19 naissances, alors que le staff médical a reçu 81 patients et effectué 77 interventions chirurgicales.

Déployé sur Hautes instructions de SM Mohammed VI en vue d’apporter une aide médicale aux réfugiés syriens, cet hôpital dispose d’une capacité de 30 lits qui pourrait être portée à 60 lits et d’une centaine de cadres médicaux, dont 27 médecins d’une vingtaine de spécialités

Médicament Le Maroc se positionne en hub africain

En matière de recherche & développement, les majors mondiaux de l’industrie pharmaceutique mettent un focus sur l’oncologie et les maladies du cerveau. La croissance rapide des cancers au Maroc fait du Royaume un marché à «fort potentiel»

Pour les filiales des multinationales, la baisse du prix du médicament intervenue l’an dernier a été une pilule amère, concède Hubert de Rudy, président de «Les Entreprises du Médicament au Maroc» -LEMM-, l’association qui regroupe 17 sociétés, filiales de groupes pharmaceutiques mondiaux. Ce groupement revendique 62% de part de marché du médicament au Maroc. Pour garder leurs équilibres financiers, la totalité de ces firmes ont déployé «sous anesthésie» des plans sociaux en taillant dans leurs effectifs. Elles ont toutes licencié du personnel, cadres pour l’essentiel, et réduit jusqu’à 70% leur activité  Et dans des cas extrêmes, certaines ont arrêté, à l’image de Bayer Maroc qui a mis en veilleuse sa branche pharmaceutique.
Pour autant, le Maroc  reste un marché limité mais attractif de par son potentiel même si, pour l’instant, l’extension de l’assurance maladie ne se traduit pas encore par plus de consommation de médicaments. En 2015, première année pleine de la baisse des prix, le marché n’a pas bougé, en valeur comme en volume en affichant une croissance de moins de 1%. L’effet prix sur la demande est faible car 65% du marché est «out of pocket», c’est-à-dire que les  ménages doivent préfinancer le médicament comme les soins, analyse Hubert de Rudy. Pour l’année en cours, les industriels assurent ne pas s’attendre à un renversement de tendance sur le marché privé, mais espèrent un rebond des commandes publiques. Comme tous les fournisseurs et prestataires de l’Etat, les multinationales de la pharmacie souffrent aussi de délais de paiement. Comptez en moyenne un an.
Le président de l’association «Entreprises du Médicament au Maroc» se félicite en revanche de la transparence qui caractérise le processus de sélection des achats publics. Par ailleurs, la réforme de la procédure des AMM (autorisations de mise sur le marché) a donné plus de lisibilité aux entreprises en posant des délais précis et en neutralisant les zones grises. Il reste à voir ce que l’application de ce texte donnera sur le terrain. Toujours est-il, cette réforme a permis d’améliorer l’environnement des affaires dans le secteur. Les Tunisiens sont d’ailleurs en train de dupliquer le même schéma chez eux, assure Hubert de Ruty.
Au nom de ses pairs, le président de l’association qui regroupe les filiales marocaines de multinationales de la pharmacie s’émeut des difficultés à protéger les brevets. Pour une multinationale qui s’installe ou qui avait un commettant sur le marché marocain, il est aujourd’hui impossible de récupérer l’AMM de son ou ses produits. Pour y arriver, il faut un accord tripartite: du titulaire du brevet, du commettant et de l’autorité de tutelle. Ce schéma confère de facto un droit de veto au commettant (entité qui représente la multinationale détentrice du brevet).
Le positionnement stratégique en tant que hub vers l’Afrique subsaharienne vaut aujourd’hui au Maroc de biper encore plus dans les radars des majors mondiaux du médicament. Sur les 17 filiales des multinationales opérant dans le Royaume, une douzaine ont établi sur base de pilotage des opérations africaines à Casablanca. Dans la cartographie du marché mondial, le Maroc est classé parmi les pays «frontières», c’est-à-dire, aux portes de grands marchés émergents à forte croissance.
Abashi SHAMAMBA

Les pharmaciens africains se réunissent à Marrakech

La 15e édition du salon Officine Expo, premier salon pharmaceutique en Afrique et le plus important en Méditerranée du Sud, se tiendra les 24 et 25 février à Marrakech. Cette année, le continent africain sera à l’honneur de ce rendez-vous qui se marqué par l’organisation d’un « Meeting Pharma Africa ». Plusieurs thèmes seront ainsi abordés : l’accès aux médicaments de qualité et leur distribution en Afrique, les modèles de partenariats économiques et techniques dans le secteur, et la coopération Sud-Sud pour développer la recherche scientifique et la formation. Rappelons que la dernière édition avait attiré 8.952 professionnels, dont 358 pharmaciens étrangers, 101 exposants.

Hépatite B : Bientôt un médicament de dernière génération 100% marocain

Bonne nouvelle pour les patients atteints d’hépatite B. Le laboratoire marocain Pharma 5 se prépare à lancer un médicament de dernière génération 100% marocain pour le traitement de cette pathologie. Ainsi, après le succès du SSB 400 pour le traitement de l’hépatite C, Pharma 5 a officiellement déposé son dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un générique de dernière génération 100% marocain, équivalent en termes de qualité, d’efficacité et de sécurité au princeps de référence prescrit pour la prise en charge de l’hépatite B. A terme, le nouveau médicament dernière génération 100% marocain pour le traitement et la prise en charge de l’hépatite B sera proposé à un prix dix fois inférieur à celui du médicament princeps.

«Après le succès thérapeutique du SSB 400, les professionnels gastro-entérologues se sont tournés vers nous pour nous faire part du besoin pressant d’un médicament générique pour la prise en charge de l’hépatite B. Le princeps n’étant pas protégé par un brevet de propriété intellectuelle au Maroc, nos équipes de recherche et de développement ont travaillé d’arrache-pied pour analyser le médicament princeps et reconstituer un médicament générique identique», explique Myriam Lahlou-Filali, directrice générale de Pharma 5. Et de poursuivre : «C’est également un lancement qui réaffirme l’engagement de Pharma 5 de travailler à l’écoute des professionnels de santé pour mettre à la disposition du patient marocain des solutions thérapeutiques innovantes et abordables aux défis posés par des pathologies comme l’hépatite B et C. La qualité du soin commence par l’accès aux soins ! »

Alors que c’est l’une des formes les plus graves du virus hépatique, le laboratoire marocain ne cesse de s’engager dans la lutte d’une maladie qui toucherait plus de 600.000 personnes au Maroc et nécessite un traitement sur plusieurs années. En plus d’être particulièrement coûteux (plus de 300 euros la boîte par mois), le médicament princeps, à base de Ténofovir, n’est pas commercialisé au Maroc. Les patients sont donc obligés de se le procurer depuis l’étranger, supportant au passage des frais élevés et des procédures compliquées. Ceux qui ne peuvent pas se procurer ce médicament à l’étranger se contentent des molécules disponibles au Maroc, chères, et moins efficaces à long terme. «Nous espérons pouvoir mettre le plus rapidement possible ce médicament sur le marché afin de répondre à la souffrance de milliers de patients dans notre pays. Tout comme l’hépatite C, l’hépatite B est une maladie silencieuse qui peut devenir mortelle en l’absence de prise en charge adéquate. Grâce à son programme de vaccination, le Maroc a réussi à faire chuter la prévalence de l’hépatite B dans le pays. Notre objectif aujourd’hui est de proposer un traitement efficace et accessible aux porteurs du virus», explique Myriam Lahlou-Filali.